En toute discrétion, le Premier ministre s’est rendu ce jeudi 18 décembre 2025 en Ariège pour rencontrer les frères Vergé, éleveurs durement touchés par l’abattage de leur troupeau après un cas de dermatose nodulaire contagieuse. Une visite à huis clos, loin des caméras, destinée à échanger avec les deux éleveurs et à esquisser des solutions pour l’avenir de l’exploitation.
Le Premier ministre a tenu à éviter tout barnum médiatique. Selon nos informations, ce jeudi 18 décembre, Sébastien Lecornu s’est rendu en toute discrétion en Ariège pour rencontrer les frères Vergé, exploitants du Gaec de Mouriscou, aux Bordes-sur-Arize. Leur exploitation est devenue le point de départ de la colère paysanne qui s’est propagée à travers le pays après l’abattage de plus de 200 vaches consécutif à un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
Arrivé en début de matinée à bord d’un Falcon, accompagné des vétérinaires militaires, à l’aéroport de Toulouse-Francazal, le chef du gouvernement a ensuite rejoint l’Ariège par hélicoptère de la gendarmerie. Au même moment, 400 000 doses de vaccins contre la DNC étaient livrées sur le tarmac toulousain par un A400M de l’armée de l’air.
Une rencontre de deux heures
La rencontre, organisée dans la plus grande confidentialité à la sous-préfecture de Pamiers, s’est montée dans la nuit de mercredi à jeudi. “La réunion s’est tenue ce jeudi matin entre le Premier ministre et les deux éleveurs”, confirme Hervé Brabant, préfet de l’Ariège. L’échange, qui a duré près de deux heures, s’est déroulé loin des caméras, en présence du ministre Laurent Panifous et du préfet. Contacté, l’un des frères Vergé a confirmé cette rencontre, sans rentrer dans les détails.
“Le Premier ministre a voulu faire le point avec eux. Je rappelle qu’ils ont fait l’objet d’un dépeuplement total de leur troupeau. Il leur a fait part de sa compassion dans ces temps compliqués”, poursuit Hervé Brabant. Qualifié par ce dernier de “temps d’échange entre hommes”, ce moment a permis de revenir sur les événements récents. “J’ai pu expliquer l’ensemble des étapes, pourquoi elles ont été mises en œuvre. Ce fut également un temps de regard vers l’avenir pour voir de quoi ils ont besoin, comment on s’organise pour repeupler leur exploitation et continuer leur activité”, explique le représentant de l’État, non sans émotion.
Une réunion de travail
Tous les sujets ont pu être abordés lors de cette réunion à huis clos, notamment les questions financières. “Ce fut une réunion de travail où l’on a pu échafauder tout un ensemble de solutions et où le Premier ministre m’a demandé d’être proactif sur l’aide et l’accompagnement que l’on pourrait apporter à cette famille qui n’a rien demandé, je le rappelle, et qui s’est retrouvée au milieu d’une zone de violence”, souligne le préfet.
“Ce fut une conversation très riche. Les frères Vergé ont pu dire ce qu’ils avaient sur le cœur. Le Premier ministre a répondu à chaque point. Il a vu les images qu’il a trouvées choquantes. Pour autant, il a tenu à réexpliquer la problématique du dépeuplement et de l’action menée par le gouvernement pour protéger le cheptel”, ajoute-t-il encore.
Et de conclure : “Encore une fois, on doit aux frères Vergé, comme à tous les agriculteurs, le meilleur accompagnement possible.”