Créatrice de mode autodidacte installée à Toulouse, Anaïs a lancé son entreprise en 2012 après un parcours atypique. À 35 ans, elle développe des tenues sur mesure, participe à des défilés de haute couture et ambitionne désormais d’exporter ses créations à l’international.
Depuis l’enfance, Anaïs n’a jamais douté de sa vocation : elle serait créatrice de mode. Avec une mère, deux oncles et un grand-père dans le métier, la petite fille grandit au milieu des tissus et des ciseaux.
“Très jeune, j’aidais ma mère : je découpais, je collais des pompons, des petites choses comme ça”, sourit-elle. Mais ce sont les paillettes et les strass qui la captivent. Elle s’inspire alors du style flamboyant de Michaël Jackson et Jennifer Lopez, qu’elle tente de reproduire à l’aide de sa machine à coudre.
“Ma mère m’a toujours encouragée. Je n’ai jamais entendu de critique négative de sa part”, se souvient-elle. Ses grandes sœurs, quant à elles, font de la petite Anaïs leur poupée.
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Elle grandit dans un foyer modeste, au sein d’une famille de huit enfants.
“Mon père était un homme violent, mais l’éducation que j’ai reçue m’a construite”, confie-t-elle.
Une vocation et un tempérament
À l’heure des études, Anaïs quitte Albi, sa ville natale, pour Toulouse. Après un bac pro, une année de Staps (elle est également gymnaste de haut niveau), et une expérience en vente dans un grand magasin, elle décide de lancer son entreprise à 22 ans, en 2012. “Je fonce sans réfléchir, je n’ai pas froid aux yeux”, dit-elle avec assurance.
Elle organise un premier défilé dans un théâtre toulousain, crée des robes de mariés avec sa mère, puis collabore avec la photographe Laura Bonnefous. Autodidacte, elle façonne son style en observant les plus grands. “Avec ma mère, on regardait les défilés de haute couture. Et après, je me précipitais sur ma machine pour essayer de reproduire les techniques.”
Ce qu’elle aime par-dessus tout, ce sont les tenues de scène, extravagantes et audacieuses. “Je fais aussi du sur-mesure pour des femmes de tout âge, qui ont besoin de retrouver confiance. La première question que je leur pose, c’est : qu’est-ce que tu préfères chez toi ?”
Une créatrice remarquée
Son travail ne passe pas inaperçu. En 2019, elle reçoit le prix du meilleur costume de France au concours Miss France et est sélectionnée pour représenter la région Midi-Pyrénées. “J’étais censée créer une dizaine de robes, mais le comité régional ne m’a pas soutenue”, regrette-t-elle. Elle a également reçu le titre de Meilleur ouvrier de France départemental.
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Plus récemment, la chanteuse de R & B guyanaise Fanny J a remarqué ses tenues. “Quand elle m’a vue, elle m’a proposé de devenir sa créatrice et de l’accompagner en tournée. La voir porter mes créations sur la scène de Bercy, devant 20 000 spectateurs, a été une véritable consécration.”
Aujourd’hui âgée de 35 ans, Anaïs a à cœur de transmettre. Elle vient de lancer “Je suis créatrice de mode”, un e-book, vendu 24 euros sur son site internet, dans lequel elle partage son parcours et ses conseils, un manifeste “pour ceux qui veulent créer sans permission.” “Je suis en train de voir si je peux le faire éditer”.
Désormais, Anaïs rêve plus grand : elle espère exporter ses créations à l’international et notamment aux États-Unis, où la scène et l’exubérance résonnent avec son univers.