December 12, 2025

Dermatose nodulaire : "Il y a un vrai ras-le-bol de ma part", le maire d’Agen réagit après l’opération surprise de la CR 47

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La crise de la dermatose nodulaire contagieuse provoque des tensions à Agen. À chaud, le maire critique l’action de la Coordination rurale de Lot-et-Garonne et ne cache pas sa colère.

Pour la première fois, Jean Dionis, maire d’Agen, se montre critique à l’égard de la Coordination rurale de Lot-et-Garonne qui, dans la nuit de jeudi à vendredi, a mené une action coup de poing surprise devant la préfecture. Mur de paille enflammé, barricades, les agriculteurs, irrités par la crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), ont déversé leur colère noire.

Quelle est votre réaction sur les événements de la nuit et de la matinée ?

Je suis en colère. Pourquoi ? Parce que, quelque part, il y en a marre. Et là, c’est le maire d’Agen, mais aussi le citoyen Agenais qui parle : Agen est pris en otage dans un conflit entre l’État et le syndicalisme agricole — pour ne pas le nommer, la Coordination Rurale (CR). Hier, nous avons eu des échanges avec Bousquet-Cassagne. Je lui ai dit : Ça suffit. À chaque fois qu’il y a un problème entre l’État et vous, vous n’allez pas venir répandre du lisier, salir et casser. » Il y a un vrai sujet qui est posé à la CR.

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Vous avez pourtant une proximité avec le monde arboricole…

Mon père était arboriculteur, j’ai géré l’exploitation agricole familiale pendant dix ans. Donc, je suis solidaire du monde agricole. Mais on ne peut pas, à chaque problème, refaire mécaniquement — et, disons-le, un peu bêtement — les mêmes choses. Quand ils ont mené l’action à Caussade, je les ai soutenus : ils ont construit un barrage, ils n’ont ni sali ni cassé. Il y a donc une vraie question posée à la CR sur la nature de son action syndicale.
Et il y a aussi une question posée à l’État sur l’efficacité de la protection du centre-ville d’Agen. Hier soir, cela n’a pas été optimal — je suis gentil en disant ça. En attendant, ce sont les fonctionnaires Agenais qui nettoient, les contribuables Agenais qui paient, et un parc naturel récemment aménagé qui a été dégradé. Il y a un vrai ras-le-bol de ma part.

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Est-ce que vous envisagez une plainte, ou au moins d’envoyer la facture, soit au service de l’État, soit à la CR ou à la Chambre d’agriculture ?

On va commencer par nettoyer, ensuite on comptera, et après, on se posera la question que vous évoquez. Je vous rappelle que j’ai l’expérience de ces plaintes. Qu’elles viennent de la gauche ou de la droite — en l’occurrence, quand c’est la CGT Armandie, plutôt de gauche, ou la CR, plutôt de droite —, c’est toujours la même problématique : quand on engage une procédure judiciaire, on nous demande des preuves précises. On nous dit : “Avez-vous des photos de la personne qui a conduit le tracteur ?” Or, la réalité, c’est que nous, à la mairie d’Agen, nous n’avons pas souvent ces éléments, et nous avons du mal à faire aboutir ce genre de plainte.
Donc, nous allons y réfléchir. Il faut d’abord établir le détail de tous les dégâts, les devis pour les réparations, les photos dont nous disposons. S’il y a des actions utiles à mener, nous les ferons. Sinon, nous ne perdrons pas notre temps là-dessus.

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