PORTRAIT. À 27 ans, Tom Baldetti joue à guichets fermés : l’ex-éboueur toulousain devenu révélation du stand-up français de retour à la maison

“J’ai commencé il y a six ans dans des caves à Toulouse, avec autant de plans cul que de membres de ma famille dans le public… Et, aujourd’hui, on en est là. Merci de me faire vivre mon rêve !” L’humoriste Tom Baldetti, Toulousain de 27 ans, lance, d’un ton joyeusement goguenard, la représentation de son premier spectacle, tome I, au soir du mardi 21 octobre 2025, à la Scala, à Paris, une dizaine de jours avant son show au Casino Barrière de Toulouse, celui de sa ville natale, prévu jeudi 30.

Pour le jeune homme, connu d’abord pour son personnage à l’accent marseillais traînant appelé La Sardine, créé sur les réseaux sociaux en juin 2024, jouer dans cette salle parisienne relève du symbole. “C’est ici que nous avons vu notre premier spectacle à Paris, moi et mon coloc Yassir, lui aussi humoriste toulousain, avec qui on est montés à la capitale au début des années 2020. C’était un 30’/30’ de Fary et Jason Brokerss. Depuis, on rêvait d’y jouer et c’est chose faite.”

Logique donc de retrouver en première partie de Tom Baldetti ce dit-Yassir, découvert pour sa part, en 2024, lors de la première saison de Comedy Class, programme de Prime Video présenté par Eric et Ramzy. “Dans la réalité, les gens sont sympas. Sous mes vidéos, en commentaires, ils le sont moins ! Ils disent que je ressemble à Bigflo déguisé…”, lâche-t-il, vachard, sur la scène de la Scala, face à un public très fourni et déjà conquis, à grande majorité de vingtenaires et trentenaires.

Cinq ans de coloc avec Yassir

En fait, le parcours de Baldetti, chroniqueur sur France Inter, fort de quasiment 750 000 abonnés sur Instagram, peut se lire comme le cheminement de deux amis. “Avec Yassir, nous nous sommes rencontrés en faisant du stand-up à Toulouse. On avait organisé un gros événement, en 2020, au bar ‘La Maison’, à Toulouse, dans le cadre du Printemps du rire, se souvient l’humoriste. C’était difficile à l’époque de vivre de l’humour dans cette ville donc on est montés un été tous les deux et on a fait une coloc.” Et, depuis cinq ans, ça tient.

Tous deux vont donc redescendre ensemble à Toulouse, pour la date de Tom Baldetti au Casino Barrière du jeudi 30 octobre. “C’est dingue de se produire là-bas !, s’exclame l’intéressé. J’y ai déjà fait des premières parties, notamment celle de Thomas Marty. À l’époque où je vivais à Toulouse, je passais souvent devant cette salle avec ma Twingo. Je ne réalise pas encore complètement ce qu’il est en train de se passer… Je suis ému rien que d’en parler.” Et comme cette date affiche déjà complet, il reviendra en mai 2026 pour un second round.

Tom Baldetti retrouvera aussi sa famille en Occitanie. “Ma mère et mon père, séparés, sont basés à Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, raconte-t-il. J’ai aussi plusieurs oncles installés à Toulouse, tout comme mon grand-père, Alain Leygonie, un ancien professeur de philosophie qui écrit des livres. Ma grand-mère, quant à elle, se trouve en Ariège” Le jeune homme de 27 ans ressent comme “une fierté” le fait de “se revendiquer” de la Ville rose et de son territoire élargi.

Le bide de la Nuit du rugby

Évidemment supporter du Stade toulousain, et ancien champion de France junior en 2016 avec l’Entente des 4 Cantons, club lot-et-garonnais, Tom Baldetti a quand même connu un bide, “plus grand que Romain Taofifenua (rugbyman du Racing 92) “, lors de la 21e édition de la Nuit du rugby, lundi 6 octobre, à l’Olympia (Paris). “Sur le moment, tu te demandes ce que tu viens de faire…, se souvient-il. Mais, maintenant, je le prends avec autodérision. Ça fait partie du jeu !”

Malheureusement, il ne devrait pas bénéficier de beaucoup de temps pour suivre les actualités du Stade toulousain, au vu de son emploi du temps devenu très chargé. “Je suis en tournée avec mon premier spectacle jusqu’en 2027, à raison d’une à quatre dates par semaine, précise Tom Baldetti. Mon quotidien, c’est énormément de trajets en train, des balances trois à quatre heures avant de monter sur scène, des siestes à l’hôtel et évidemment des représentations.”

Mais, il ne semble évidemment pas y avoir lieu de s’en plaindre. “Je vis un rêve éveillé, tout simplement, lâche-t-il. Maintenant, je savoure car on a bossé comme des dingues pour en arriver là et cela peut s’arrêter du jour au lendemain.” Après son enfance à Villeneuve-sur-Lot, son BTS dans le quartier toulousain de Compans et ses trois années comme éboueur, Tom Baldetti parvient à réunir dans son humour toutes ses expériences, très différentes pourtant les unes des autres. Et, au vu de son passé, il paraît difficile de prévoir son avenir…