October 30, 2025

Un "oubli" administratif qui lui coûte cher : déjà en prison, un délinquant sexuel rallonge sa peine pour n’avoir pas déclaré son adresse

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Déjà derrière les barreaux, un Valencien de 35 ans vient d’écoper de trois mois supplémentaires pour avoir “oublié” de signaler son adresse au fichier des délinquants sexuels. Un simple oubli, selon lui. Un délit, selon la justice. Il écope de 3 mois de plus à sa peine de 18 mois qu’il purge à la maison d’arrêt de Beausoleil, à Montauban.

Jugé par visioconférence depuis la maison d’arrêt de Beausoleil, Kévin M., un Valencien de 35 ans déjà incarcéré pour des agressions sexuelles, comparaissait hier devant le tribunal judiciaire de Montauban (Tarn-et-Garonne).

Les faits reprochés au trentenaire concernent le non-respect de ses obligations judiciaires liées à ses précédentes condamnations. Il lui est reproché d’avoir omis de communiquer son adresse dans les délais impartis aux autorités, comme l’impose le Fichier des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).

L’alerte ayant été déclenchée, l’homme a aussitôt été interpellé et placé en retenue : une absence annuelle de déclaration de domicile qui constitue un délit.

“Je ne comprends pas, j’avais jusqu’au 31 janvier 2025 pour me signaler”, tente de se défendre le prévenu depuis l’écran.

— Vous êtes inscrit depuis quand ?, l’interroge la présidente Emmanuelle Yvert.

— Depuis ma condamnation de 2017, répond-il. Cela n’a jamais été respecté : les gendarmes venaient régulièrement vérifier à mon domicile.

Un casier long comme le bras

La présidente feuillette le dossier. Quatorze condamnations entre 2007 et 2025. “Vous auriez dû être condamné plusieurs fois alors”, ironise-t-elle. En janvier dernier, l’homme a déjà écopé d’un an de prison, dont six mois avec sursis, pour des dégradations. Son sursis probatoire précédent ayant été révoqué, soit 18 mois ferme qu’il est en train de purger. “Vous êtes libérable fin juillet 2026”, lui rappelle la juge.

Une clémence épuisée

À l’audience, la magistrate du parquet reprend les propres mots du prévenu : “Il dit à demi-mot qu’il ne l’a jamais fait… Déjà en 2023, il n’avait pas justifié son domicile et avait eu la chance que l’affaire soit classée sans suite”, souligne-t-elle avant de requérir trois mois de prison ferme sans aménagement possible.

En défense, Me Serghinia Hammoud-Chobert plaide la fragilité intellectuelle de son client : “Il a du mal à comprendre les questions que vous lui posez, il répond souvent à côté. Ses capacités sont limitées”, insiste l’avocate commise d’office.

Le tribunal reste inflexible. Trois mois d’emprisonnement supplémentaires, qui seront exécutés à la suite de la peine actuelle, repoussent la sortie de Kévin à l’automne prochain.

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