October 26, 2025

"Nous n’étions pas encore nés, mais les gens n’oublient pas ce que nos aïeux ont fait pour eux", cette quincaillerie fête ses 120 ans

l’essentiel
La quincaillerie située rue du Général Prestat existe depuis 120 ans. Une bonne raison pour parler avec la quatrième génération de propriétaires de cette entreprise familiale.

L’entreprise a commencé en 1905 au numéro 4 de la rue Prestat, un local plus petit, où les propriétaires de la quincaillerie vendent aujourd’hui de la vaisselle. Ce sont en particulier les faïences de Gien qui passionnent Michelle Tournemire, qui a hérité de cet amour de sa belle-mère et le transmet à son tour. « Ce n’est pas pour l’argent, c’est le plaisir de vendre des choses belles et de grande qualité. » Pour Michelle, la quincaillerie était un « cadeau de mariage » en 1977, tandis que pour son mari, Jean-Claude Tournemire, c’était toujours une évidence. « Comme Obélix, je suis tombé dedans quand j’étais enfant, et voilà », plaisante-t-il. « J’ai appris le métier comme un fils de fermier, en travaillant depuis que j’étais petit. »

Son arrière-grand-père a fondé l’entreprise en 1905, et Jean-Claude, lui, a repris le commerce de son père dans les années 80. Le magasin, au numéro 5, a été ajouté peu après la fondation. À un moment donné, son père a également ouvert un magasin à Limogne. Celui-ci existe toujours, mais a changé de propriétaire.

« Une quincaillerie, c’est aussi un musée »

Pendant des années, la production de sommiers en fer, que les Tournemire fournissaient aux fabricants de meubles, a été un pilier important de l’entreprise, mais on ne les fait plus maintenant.
Tout ce qui se trouve dans le magasin est à vendre. Ceux qui y entrent ne se lassent pas d’admirer la variété de marchandise. Cela attire également de nombreux touristes. Les clients viennent avec les questions les plus diverses, auxquelles Michelle et Jean-Claude répondent volontairement.

Questions techniques, conseils de nettoyage, recherche d’un article ancien typique ou d’un objet à intégrer dans un décor, un vieux jeu, des outils anciens… « Une quincaillerie, c’est aussi un musée », sourit Jean-Claude. « Regardez », dit-il en montrant un solide crochet de bateau, « celui-ci a été forgé à la main, on sent le savoir-faire. » « Et savez-vous ce que c’est ? », demande Michelle. Elle tient dans sa main une sorte de corne droite. « Les agriculteurs l’accrochaient à leur ceinture, ils y mettaient de l’eau et leur pierre à aiguiser, afin de pouvoir affûter leurs outils pendant le travail. »

La dernière génération

Il n’y a pas de succession, car leur fils a choisi une autre voie. Lorsque le couple cessera son activité, le magasin fermera ses portes. « Les clients vont beaucoup nous manquer. Il y en a qui sont devenus en quelque sorte des amis. »

Le magasin doit énormément à sa clientèle fidèle, au fait que les Tournemire ont toujours fait de leur mieux pour les gens, surtout dans les moments difficiles, comme pendant la Guerre. « Nous n’étions pas encore nés, mais les gens n’oublient pas ce que nos (grands-) parents ont fait pour eux. » Pour l’instant, Michelle et Jean-Claude aiment toujours continuer leur travail. « C’est une passion. Le plus grand défi est de préserver son mariage quand on travaille toujours ensemble », dit Michelle en riant. « Cela demande un grand amour. »

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