La quincaillerie située rue du Général Prestat existe depuis 120 ans. Une bonne raison pour parler avec la quatrième génération de propriétaires de cette entreprise familiale.
L’entreprise a commencé en 1905 au numéro 4 de la rue Prestat, un local plus petit, où les propriétaires de la quincaillerie vendent aujourd’hui de la vaisselle. Ce sont en particulier les faïences de Gien qui passionnent Michelle Tournemire, qui a hérité de cet amour de sa belle-mère et le transmet à son tour. « Ce n’est pas pour l’argent, c’est le plaisir de vendre des choses belles et de grande qualité. » Pour Michelle, la quincaillerie était un « cadeau de mariage » en 1977, tandis que pour son mari, Jean-Claude Tournemire, c’était toujours une évidence. « Comme Obélix, je suis tombé dedans quand j’étais enfant, et voilà », plaisante-t-il. « J’ai appris le métier comme un fils de fermier, en travaillant depuis que j’étais petit. »
Son arrière-grand-père a fondé l’entreprise en 1905, et Jean-Claude, lui, a repris le commerce de son père dans les années 80. Le magasin, au numéro 5, a été ajouté peu après la fondation. À un moment donné, son père a également ouvert un magasin à Limogne. Celui-ci existe toujours, mais a changé de propriétaire.
« Une quincaillerie, c’est aussi un musée »
Pendant des années, la production de sommiers en fer, que les Tournemire fournissaient aux fabricants de meubles, a été un pilier important de l’entreprise, mais on ne les fait plus maintenant.
Tout ce qui se trouve dans le magasin est à vendre. Ceux qui y entrent ne se lassent pas d’admirer la variété de marchandise. Cela attire également de nombreux touristes. Les clients viennent avec les questions les plus diverses, auxquelles Michelle et Jean-Claude répondent volontairement.
Questions techniques, conseils de nettoyage, recherche d’un article ancien typique ou d’un objet à intégrer dans un décor, un vieux jeu, des outils anciens… « Une quincaillerie, c’est aussi un musée », sourit Jean-Claude. « Regardez », dit-il en montrant un solide crochet de bateau, « celui-ci a été forgé à la main, on sent le savoir-faire. » « Et savez-vous ce que c’est ? », demande Michelle. Elle tient dans sa main une sorte de corne droite. « Les agriculteurs l’accrochaient à leur ceinture, ils y mettaient de l’eau et leur pierre à aiguiser, afin de pouvoir affûter leurs outils pendant le travail. »
La dernière génération
Il n’y a pas de succession, car leur fils a choisi une autre voie. Lorsque le couple cessera son activité, le magasin fermera ses portes. « Les clients vont beaucoup nous manquer. Il y en a qui sont devenus en quelque sorte des amis. »
Le magasin doit énormément à sa clientèle fidèle, au fait que les Tournemire ont toujours fait de leur mieux pour les gens, surtout dans les moments difficiles, comme pendant la Guerre. « Nous n’étions pas encore nés, mais les gens n’oublient pas ce que nos (grands-) parents ont fait pour eux. » Pour l’instant, Michelle et Jean-Claude aiment toujours continuer leur travail. « C’est une passion. Le plus grand défi est de préserver son mariage quand on travaille toujours ensemble », dit Michelle en riant. « Cela demande un grand amour. »

