Pierre Chollet craint que le conseil départemental ne suive l’exemple de la Gironde (déficit de 100 M€) et souligne la réduction d’agents au sein de celui de la Dordogne. La présidente défend la rigueur de gestion et l’effectif constant.
Lors de l’examen de la décision modificative n° 2 du budget, Pierre Chollet, chef de file de l’opposition (droite et centre-droit), a lancé un avertissement aux élus : « Soyons exigeants pour ne pas sceller le destin du Lot-et-Garonne, comme l’a été celui de la Gironde présidé par le socialiste Jean-Luc Gleyze, avec un déficit de 100 M€, se retrouvant ainsi sous la tutelle de la chambre régionale des comptes. »
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Toutefois, la comparaison entre les deux départements est difficile, comme le chuchote un élu de la majorité. Les deux collectivités n’évoluent pas dans le même monde (400 M€ de Droits de Mutation à Titre Onéreux – DTMO – pour la Gironde, contre 40 à 45 M€ pour le Lot-et-Garonne). Le président du groupe 100% Lot-et-Garonne stigmatisait surtout les socialistes, alors que la gauche est majoritaire au sein de l’assemblée.
“Éviter que notre situation budgétaire se tende davantage par des non-décisions”
“Si les autres départements de notre région se situent dans de meilleures situations financières, le conseil départemental de Dordogne, présidé par le socialiste Germinal Peiro, va toutefois entreprendre des économies en ne remplaçant pas 200 agents et ne s’interdit pas la possibilité de réduire le champ d’action de la collectivité”, a poursuivi Pierre Chollet. Laissait-il ainsi entendre que ce modèle pourrait se calquer en 47 ?
“Notre volonté, a-t-il précisé, est d’éviter que notre situation budgétaire se tende davantage par des non-décisions”.
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La présidente Sophie Borderie a répondu en soulignant que la Dordogne compte 2500 agents, contre 1300 en Lot-et-Garonne. ” Je ne suis pas là pour comparer les départements les uns aux autres, si ce n’est que, pour nous, le poids des dépenses de personnel sur le budget global est de 19 %, alors qu’il est plutôt entre 23 et 25 % pour les départements de notre strate. ” Elle estime que sa collectivité ” n’a pas vraiment de marge de manœuvre au niveau du nombre d’agents ” et justifie ainsi le maintien des effectifs.
“Il n’y a pas de dérapage”
Elle a par ailleurs mis en exergue la vigilance et la rigueur du Département : “Lorsque nous avons des départs à la retraite, nous étudions la possibilité de réorienter les agents, de les remplacer, ou pas, les postes. La volonté est néanmoins de rester à effectif constant. Des efforts sont faits pour mutualiser et faire des économies : en quatre ans, nous sommes ainsi passés de 8 à 5 Directeurs Généraux Adjoints (DGA). Je ne pense pas que ce changement ait dégradé notre façon de servir.”.
Sur les 40 derniers départs à la retraite, 32 ont été remplacés et 8 ont été redéployés, a exposé la présidente Borderie, “ce qui a permis de mettre en place la plateforme “Bienvenue Docteur”, de développer les tiers de confiance, et va nous permettre de travailler sur la réalisation d’un bilan carbone”.
Président du groupe de la majorité départementale, Christian Dézalos a reconnu que le Lot-et-Garonne appartenait aux 70 % des départements en difficulté pour boucler leur budget. “Mais nous ne sommes pas dans les situations les plus critiques. Les décisions modificatives prises en 2025 témoignent qu’il n’y a pas de dérapage”.