Le Sunset Coffee de Toulouse traverse un bad buzz les réseaux sociaux. Avec une note de 2,2/5 sur Google, les critiques pleuvent sur le comportement du personnel. La direction répond par des menaces de poursuites judiciaires.
Sous l’enseigne de bois sombre, des affiches de smoothies et de bubble tea saturées de couleurs attirent l’œil comme des hameçons. Ce mardi, à l’intérieur du Sunset Coffee, un employé aux cheveux gris mi-longs sirote un café dans la salle vide.
Depuis quelques jours, cet établissement de la rue Alsace-Lorraine, en plein cœur de Toulouse, rencontre un petit succès sur X (ex-Twitter). Un utilisateur du réseau social a raconté son “expérience atroce” avec “un type aigri” qui n’a pas respecté “l’allergie d’un client”.
On a tenté de boire un truc chaud cet aprèm. Expérience atroce.
On va voir les avis et la ??????
Je vous laisse lire : https://t.co/cQHwwmoaNC
— Pablo ud83cudf19 ud83dudc3a (@pourquoipablo) December 6, 2025
L’homme attablé dit ne pas savoir où est le gérant. “Je n’ai pas autorité pour vous le dire, seulement pour vous servir des boissons”, tranche-t-il, refusant toute autre question. Pourtant, son visage ressemble à s’y méprendre à celui de J.P., photographié tout souriant par La Dépêche en 2008 derrière le comptoir du Sunset Coffee de la place Saint-Georges, désormais fermé.
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Sur les réseaux sociaux, les centaines d’avis désastreux sur ce commerce ouvert en 2011 ont été exhumés. Google confirme le naufrage réputationnel : 2,2/5 sur 680 commentaires, quasi exclusivement négatifs. Ils décrivent un gérant impoli, hautain, désagréable, condescendant. La direction a anonymisé les fiches, assorties d’un avertissement dissuasif : “Fiche d’établissement non active. Toute personne déposant un avis s’exposera à un dépôt de plainte.”
“Un monsieur âgé nous dévisage…”
Les récits se répètent et composent un portrait peu reluisant. “Minable et dégoûtant. Le type qui fait les smoothies croque les carottes avant de les mettre dans le robot”, écrit un client effaré en 2019. Un utilisateur de Google, ironique, assure que “le pire café au monde est en banlieue anglaise” mais que depuis sa visite dans ce Coffee shop, “il relativise”. En août, Andrea, une Toulousaine a rebroussé chemin après qu’un “homme aux cheveux gris” lui a demandé d’un ton sec si “elle savait lire” après avoir commandé un thé glacé, figurant pourtant sur la carte. Cette semaine encore, un nouveau client a été frappé par le comportement du personnel. “On arrive, personne. Quand on dit bonjour, rien. Un monsieur âgé nous dévisage derrière une vitrine”, raconte-t-il.
Sous chaque critique, la réponse automatique et martiale de la direction tombe, identique : “Nous contestons fermement les faits et engageons des poursuites avec dépôt de pleinte (sic) et procédure en justice pour diffamation, propos mensongers, injures, agressions et graves préjudices subis à l’encontre de notre personnel”.
Sur TripAdvisor, la note tombe à 1,8/5. Une cliente affirme avoir été arrosée de “Lipton par un serveur après avoir refusé de payer un euro pour un gobelet plastique”. Une autre dénonce le prix de deux cafés (huit euros) et le refus d’un simple verre d’eau avec.
Sur le site officiel de Sunset Coffee, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il ne met en avant que quatre commentaires dithyrambiques, louant les excellentes “boissons”. Aucune trace de ces avis sur Google ou TripAdvisor.
Au niveau de l’hygiène, rarement mise en cause dans les avis, le Sunset Coffee ne ressort pas fautif. L’établissement a été récemment contrôlé par les services de l’Etat. Les constats du contrôle révèlent un niveau d’hygiène satisfaisant. La direction départementale de la Protection des populations (DDPP) rappelle que “les avis et signalements reçus sont une aide au ciblage des établissements potentiellement à risque, mais ne préjugent pas des constats réalisés lors des contrôles”.
Un deuxième établissement Sunset Coffee a ouvert en 2022, sur la place Wilson. Sur Google, il est noté 3,1 étoiles. Les mauvais avis sont unanimes : le serveur, ou le gérant, est arrogant. La direction de l’établissement n’a pas répondu à nos sollicitations.

