Chakeir est jugé mardi 21 octobre 2025 en comparution immédiate pour le vol avec dégradations d’une voiture, outrages et rébellion envers des gendarmes et refus de donner aux forces de l’ordre son code d’accès téléphone. Une audience qui a accusé plus d’une heure et demie de retard du fait notamment de l’absence d’une avocate, qui avait prévenu qu’elle était retenue par une garde à vue dans un autre dossier.
Le monde de la justice est souvent peu compris du commun des mortels. Mardi 21 octobre 2025, un nouvel épisode du quotidien difficile de l’institution a été mis au jour au tribunal correctionnel de Montauban (Tarn-et-Garonne).
À 9 heures est prévu le procès en comparution immédiate (CI) de Chakeir*. Lui sont reprochés 4 délits dans la prévention : vol avec dégradation, outrages et rébellion contre des personnes dépositaires de l’autorité publique et refus de donner son code d’accès au téléphone portable, présumément commis vendredi 17 octobre à Moissac.
Le prévenu est bien là
Pourtant, Chakeir, arrivé en avance dans une des geôles du palais de justice tarn-et-garonnais, ne se présente pas à l’heure indiquée. Et ça n’est pas de sa faute.

La greffière, chargée notamment de veiller au bon déroulement du procès, contacte l’avocate qui l’a défendu durant la procédure, Me Stéphanie Calvet. Elle l’a assisté lors du défèrement : le passage devant le procureur de la République (ou l’un de ses représentants), qui l’a renvoyé devant la juridiction.
La “commise d’office” se retire
Enfin, l’avocate était présente au côté du mis en cause pour le passage devant le juge des libertés et de la détention (JLD), qui statue sur les mesures de sûreté. Après avis du magistrat de permanence du parquet (qui rassemble le procureur et ses adjoints), le juge décide alors si le mis en cause écope d’un contrôle judiciaire en attendant sa comparution ou s’il est placé en détention provisoire.
En l’occurrence, Chakeir apparaît détenu à l’audience. Mais sans son conseil, puisque cette dernière avait annoncé auprès du greffier du passage devant le JLD qu’elle ne l’assisterait pas lors de la CI. En cause : la fin de sa permanence pénale et une garde à vue d’un autre client à l’autre bout du département. Le message n’est pas passé.
Lecture du dossier, entretien avec le prévenu…
La greffière doit alors se mettre en quête d’une nouvelle robe noire pour assurer la défense du prévenu. Me Élodie Monnet, présente dans les couloirs du palais en ce mardi matin, accepte la charge.
C’est le début de nouvelles péripéties. Il faut qu’elle prenne connaissance du dossier puis qu’elle s’entretienne avec son client. Une entrevue aussi rapide que possible à laquelle assiste une interprète en langue arabe, qui assure aussi la traduction du procès.
Et une quinte de toux au moment de démarrer
Une fois le conciliabule entre le prévenu et son avocate terminé, l’audience peut commencer. Il est alors 10h45 dans la salle Jusselin. Un horaire qui aurait dû, si tout avait été fait normalement, coïncider avec le rendu du délibéré de cette affaire.
L’étude du dossier n’aurait finalement pris qu’une heure. Et encore, Me Monnet ayant été prise d’une quinte de toux, les débats ont dû patienter quelques instants. Rien ne devait se dérouler comme il fallait ce mardi matin.
Après moins de 15 minutes de délibéré, Chakeir a été reconnu coupable de l’ensemble des faits reprochés et condamné à 6 mois de prison ferme avec maintien en détention, une interdiction du territoire français pendant 3 ans et la confiscation de son téléphone portable. Il devra aussi payer 300 euros de préjudice moral aux 2 gendarmes qu’il a agressés.