September 21, 2025

"Au-delà de 35 °C, la plante cesse son développement pour survivre" : à Macarou, malgré les aléas climatiques les vendanges ont été bonnes

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Sur les coteaux de Macarou, la vigne familiale des Estival a réuni quarante vendangeurs dans une ambiance conviviale, entre tradition et adaptation au climat.

Samedi 14 septembre, sur les coteaux de Macarou dominant la Chartreuse, Alain Estival a rassemblé famille et amis pour perpétuer une tradition qui se transmet de père en fils depuis cinq générations : les vendanges de la seule vigne locale. Plus de quarante volontaires ont participé à la récolte dans une ambiance conviviale.

Chacun avait sa mission : couper les grappes, les transporter, passer au fouloir-égrappoir, puis peser avant la mise en cuve. La journée s’est terminée comme le veut la coutume, autour d’un banquet où régnait l’incontournable coq au vin. Un rappel joyeux : la vigne a longtemps façonné l’économie locale.

2025, une année hors norme

Si la fête était au rendez-vous, le millésime 2025 restera marqué par des conditions climatiques inédites. La vigne de Macarou a affronté une série de canicules exceptionnelles. À plusieurs reprises, le thermomètre a dépassé les 40 °C à l’ombre, mettant les ceps à rude épreuve. « Quand il fait si chaud, la vigne, c’est comme nous : elle transpire, se dessèche et peut même attraper un coup de soleil. Au-delà de 35 °C, la plante cesse son développement pour survivre, parfois au détriment de la maturation », explique Alain Estival.

Il souligne : « Par bonheur, l’expérience du vignoble a compté. Les ceps anciens aux racines profondes ont mieux résisté, quand les jeunes plantations ont souffert. Heureusement, les pluies hivernales et printanières ont limité les dégâts. »
Le 25 juin, un épisode de grêle a ravivé les craintes. En quelques minutes, les grêlons peuvent lacérer les feuilles, briser les pousses, détruire les grappes. Si certains secteurs de Villefranche ont été durement touchés, Macarou s’en est mieux sorti. Les plants ont cicatrisé rapidement et, fait notable, les maladies redoutées après ce type de blessure se sont faites rares.

Une vigne tournée vers l’avenir

2025 marque un tournant pour l’exploitation avec l’introduction du cépage Vidoc, résistant aux maladies et mieux adapté au climat. Le 8 juillet, quatre ingénieurs de l’Institut français de la Vigne et du Vin (IFV) sont venus de Gaillac et de Montpellier. Leur mission : recenser les plants conservatoires de Macarou (plus d’une centaine) dans le cadre d’un programme national sur l’innovation variétale et la viticulture durable.

Malgré la canicule, le vignoble de Macarou a montré une étonnante résistance. Ce millésime exigeant et formateur annonce les défis viticoles de demain. Mais il nourrit aussi un espoir : une cuvée prometteuse, symbole d’un équilibre entre tradition, adaptation et passion.

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