September 26, 2025

"Il faudrait plutôt ouvrir un débat sur le business plan de la France", déclare le porte-parole du Medef, farouchement opposé à la taxe Zucman

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Le vice-président et porte-parole du Medef, Fabrice Le Saché, a visité ce vendredi matin l’entreprise Mericq avant de tenir une conférence de presse et de poser la question suivante : “Est-ce qu’on veut de l’industrie en France ou pas ?”

Sachez-le : “Mericq a toujours un investissement d’avance”. Fabrice Le Saché le dit en se tournant vers Bruno Sachet. Le vice-président et porte-parole du Medef s’inspire sciemment du slogan du groupe Mericq – “Une marée d’avance” – pour vanter les mérites de l’entrepreneuriat. Accompagné de Jean-Luc Guéry, président du Medef 47, Fabrice Le Saché a visité ce vendredi matin, à Estillac (Lot-et-Garonne), les locaux du fournisseur de produits de la mer depuis plus de 60 ans dont Bruno Sachet est le directeur général.

Jean-Luc Guéry, Bruno Sachet et Fabrice Le Sachet
Jean-Luc Guéry, Bruno Sachet et Fabrice Le Sachet
DDM – Morad Cherchari

“Des phares dans la nuit”

L’entreprise est l’un des fleurons économiques du Lot-et-Garonne. “C’est hyper important pour le territoire de compter sur des boîtes comme Mericq ou Fonroche”, déclare-t-il avant de surenchérir : “Sans mauvais jeu de mots pour Fonroche, ce sont des phares dans la nuit. Franchement, les gens devraient sérieusement se demander pourquoi nous n’avons pas dix entreprises de ce type dans notre région. C’est ça qui devrait nous obséder.” Des phares dans la nuit car, comme le glisse Jean-Luc Guéry : “La construction et le bâtiment souffrent”. Ils ne sont pas les seuls.

Avant le meeting patronal à Paris du 13 octobre, le porte-parole du Medef multiplie les déplacements en province. À Estillac, il alerte contre des mesures comme la taxe “Zucman” ou les surtaxes d’IS, jugées destructrices pour la compétitivité et l’investissement. L’enjeu est plutôt, selon lui, de produire davantage de richesses, de soutenir l’innovation et la transition écologique, tout en simplifiant les règles et en maîtrisant les dépenses publiques. Il interroge : “Est-ce qu’on veut de l’industrie en France ou pas ?”

“Il faudrait plutôt ouvrir un débat sur le business plan de la France”

“Les contraintes sont toujours plus fortes sur les industriels, regrette-t-il. Les chimistes ont des réglementations hallucinantes. Et, en même temps, vous voyez des jouets pour enfants qui arrivent avec Shein. C’est quand même lunaire. Être chef d’entreprise en France exige un grand sang-froid”. Critiquant l’inefficacité des hausses de dépenses et la fiscalité excessive sur les entreprises dans un contexte de concurrence internationale, il propose, provocateur : “Il faudrait plutôt ouvrir un débat sur le business plan de la France”.

Il ne manque pas de souligner, au passage, “qu’une majorité de Français reçoit plus de l’État que ce qu’ils contribuent fiscalement.” Il est nécessaire, selon lui, de “briser ce cercle disant que plus de dépenses sont nécessaires pour avoir toujours mieux de services”. Jean-Luc Guéry avance, lui, régulièrement cet argument choc : “En France, 80 % des transports publics sont financés par les entreprises. En Lot-et-Garonne, 5 % des transports en commun sont utilisés par les salariés”.

“Il faut toutefois arrêter d’opposer deux mondes, concluent MM. Guéry et Le Saché. Nous sommes tous dans le même bateau.” Ils invitent à sortir des oppositions idéologiques entre “riches” et “classes moyennes”, rappelant que 95 % des entreprises françaises comptent moins de 50 salariés.

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