Dans l’affaire de la ferme vendue aux enchères à Mauvezin-de-Gupie, le parquet d’Agen a ouvert une enquête contre X pour entrave à la liberté des enchères. Karine Duc, présidente de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne et ancienne COprésidente de la CR 47, dénonce un acharnement contre la Coordination rurale du Lot-et-Garonne.
Le parquet d’Agen a récemment ouvert une enquête contre X pour entrave à la liberté des enchères dans l’affaire de la ferme de Lucas Wafflart, à Mauvezin-sur-Gupée. Criblée de dettes, l’exploitation de ses grands-parents avait été placée en liquidation judiciaire et vendue aux enchères. La Coordination rurale du Lot-et-Garonne avait réussi à faire en sorte que Lucas rachète la ferme via la Safer de Nouvelle-Aquitaine. Un acquéreur potentiel avait surenchéri dix jours plus tard, avant de se rétracter face à des pressions. C’est dans ce cadre que le parquet a décidé d’enclencher une procédure judiciaire, visant implicitement la Coordination rurale du Lot-et-Garonne (CR 47).
« Moralement, on se devait d’intervenir »
Interrogée sur le sujet, Karine Duc, nouvelle présidente de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, a « l’impression qu’on s’acharne sur le syndicat CR 47 ».
« À un moment donné, si tout le monde avait fait son boulot, cette ferme-là ne serait jamais passée aux enchères. Et ça, c’est quand même assez désolant et insupportable pour nous. Tout le monde a laissé faire. On a laissé ces familles sombrer sans réagir. Nous sommes intervenus en urgence pour tenter de sauver ces personnes-là, de sauver la situation. Et c’est nous qui nous trouvons mis à mal. Tout ça n’aurait jamais dû se passer. Il y a des choses qui, à un moment donné, sont de l’ordre moral. Et moralement, on se devait d’intervenir. »
La nouvelle présidente de la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne voudrait « un contexte judiciaire qui s’apaise ». Elle ajoute : « Il faudra bien, tôt ou tard, trouver le moyen d’arrêter de poursuivre sans arrêt les mêmes personnes qui, finalement, n’ont fait qu’agir. »