Le niveau ligue régionale est-il encore possible dans le Bassin ? La question se pose après la rétrogradation de l’équipe fanion de la JSBA au niveau départemental.
Les footballeurs motivés du Bassin pourront-ils, à l’avenir, compter sur un club de niveau régional dans ce secteur aveyronnais qui était un vivier de bons footballeurs avant son déclin industriel et son érosion de population ?
C’est une préoccupation actuelle, comme en leur temps l’avaient fait quelques esprits anticipateurs en 1985-1986 quand leur réflexion a contribué à créer l’École de Foot du Bassin. Elle était indépendante mais parrainée par les clubs seniors et ouverte et fonctionnelle dès la saison 1986-1987 ?

Bien encadré, son effectif important d’alors et son attractivité ont permis l’accession au niveau régional des jeunes de toutes ses catégories (progrès évidents pour s’adapter à la vitesse supérieure des adversaires).
Lorsque, en 2002, la JSBA est née de la fusion des clubs seniors d’Aubin, Cransac, Decazeville, Firmi, Viviez, féminines de Combes, l’entraîneur-joueur de Millau, Zoran Zivkovic, a été contacté. Il sortait d’un très beau parcours en Coupe de France. « Ce qui m’a fait choisir le Bassin, c’est son vivier de très bons footballeurs », explique Zoran Zivkovic.
Ce dernier a pu utiliser encore quelques seniors de niveau régional pendant quelque temps et beaucoup de jeunes issus de l’école de football. Plus tard, des jeunes formés durant les ententes de jeunes Aubin-Cransac (F.A.G.C.) et Decazeville-Firmi (F.C.B.A.).
L’équipe fanion accéda en DHR (R2) dès sa première saison et fit un beau parcours la deuxième (2003-2004) en Coupe de France (défaite au 7e tour), 1-0 à Decazeville face à Rodez champion de CFA 2 dans un stade Camille-Guibert, plein à craquer.
Les saisons suivantes, le niveau DH (R1) a souvent été manqué de peu. La poursuite de l’érosion de population s’est chargée d’abaisser la quantité de jeunes et inéluctablement, la qualité.
Les divers présidents et dirigeants qui se sont succédé ont dû parer au plus pressé. Ceux d’aujourd’hui ont dû subir, en plus, une froide sanction (contestée) qui a fait rétrograder l’équipe fanion au niveau départemental. Là, un ressort s’est distendu et semble s’être cassé après une seconde pénalité, celle-là incontestée. “Sommes-nous confrontés à une hostilité ?”, s’interrogent les dirigeants.
“Une bouteille à la mer” pour développer l’école de football

La saison 1987-1988 vit la création d’Espoir-Foot 88, fusion rassembleuse de jeunes autour de Baraqueville, sans concurrence proche, et qui fonctionne parfaitement encore en jeunes et en seniors.
Plus tard, les clubs voisins de Montbazens et Rignac ont su mettre leurs rivalités sous l’éteignoir et cette fusion, d’abord en jeunes, en seniors ensuite, se défend très honorablement en R3. Dans le Lot, un petit club (Pradines) qui avait pris, seul, un temps, le dessus sur le chef-lieu (Cahors) a obtenu le résultat inverse, dégringolant de son niveau. L’union ne fait-il pas la force ?
Après 23 saisons en régionale, la JSBA n’est encore qu’à un pas du niveau régional (R3). Comment y parvenir ? Avec le groupe de ses dirigeants encore motivés, plus quelques récents nouveaux, auxquels pourraient s’associer d’autres visages, d’où qu’ils viennent, il est sûr qu’une seconde prise de conscience, entourée d’un élan de solidarité pourrait alors ouvrir un avenir optimiste. Les priorités étant de sauver le niveau actuel et rapidement faire croître l’École de Foot rassembleuse vers un effectif conséquent.
Au cœur de la tempête, après le SOS lancé par le président Rigal lors de l’assemblée générale de juin 2025, le capitaine et son équipage, tous meurtris mais lucides, se disent toujours prêts à lancer cette “bouteille à la mer” afin d’obtenir de l’aide d’autres matelots isolés ou d’un autre équipage pour laisser cette première fusion, bien réelle et expérimentée de 24 saisons, au service de la jeunesse actuelle et future.
L’optimiser après discussions sérieuses, sans partis pris exclusifs, serait facilement possible en ayant tous en tête l’intérêt général. Ce Bassin meurtri, n’a-t-il pas assez constaté qu’il est difficile de remplacer ce qui existe déjà ? D’autant plus que les clubs bénévoles comme les associations participent pleinement au développement et à l’avenir du territoire.

