Solide numéro 8, Feibyan Tukino entre dans sa saison de la “confirmation”, après avoir grandi pendant quatre saisons dans le Tarn, auprès de ses deux frères puis de Papali’i.
Une boule de démolition peut en cacher une autre. Quand Abraham Papali’i prend la lumière pendant une petite heure, comme lors du barrage l’an passé à Toulon, où le CO se rend demain en championnat pour la 2e journée, c’est souvent Feibyan Tukino qui rentre. Et en la matière, le franco-néo-zélandais n’est pas en reste non plus. “C’est un joueur assez complet, un gros porteur qui va très vite, loue son manager Xavier Sadourny. Il est capable d’accélérer au contact, avec ou sans ballon, c’est une grosse qualité.”
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La saison passée, Tukino avait déjà affiché ses atouts sur les pelouses françaises et anglaises, à Lyon ou aux Saracens en inscrivant ses deux seuls essais avec le Castres Olympique, mais aussi lors de ses autres sorties – 12 au total, cinq comme titulaires –, où sa faculté à casser des plaquages et monopoliser les défenseurs sautait aux yeux. “Il est aussi très technique, poursuit l’Auvergnat. Il comprend bien le jeu, et c’est un joueur qui doit compter.” Mais qui a bien sûr une marge de progression devant lui. “Maintenant, j’aimerais encore évoluer dans d’autres domaines. Par exemple plus travailler sans ballon, la chasse, les trucs qu’on n’aime pas toujours effectuer mais qui sont importants”, analyse le troisième ligne centre.
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Les trois frères à Castres
Car le fils de Siaki Tukino, ancien numéro 8 de Toulon et de Grenoble, aujourd’hui entraîneur des skills pour les collisions à Clermont, a pertinemment conscience que le plus difficile commence à présent. “C’est une saison pour confirmer, estime l’intéressé. J’ai vraiment envie de mettre le second pied dans la porte pour valider ma place.” Et s’imposer comme le parfait relais, voire plus sait-on jamais, d’Abraham Papali’i, auprès duquel et grâce auquel il grandit. “Je ne vois pas ça comme une concurrence. Plutôt comme un moyen d’apprendre des choses quand je suis à ses côtés”, indique Tukino.
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Apprendre, le joueur de 24 ans n’a fait que ça depuis son arrivée dans le Tarn, en provenance de Grenoble, son club formateur. Avec ses deux frères River, pilier désormais à Riom dans le Puy-de-Dôme (Fédérale 2) et Crimson, centre à la recherche d’un club. “Ça m’a beaucoup aidé de les avoir. C’était la première fois que je partais loin de chez moi. Être avec mes deux frères m’a offert une certaine tranquillité, d’être bien dans ma tête pour venir m’entraîner”, reconnaît l’aîné d’une fratrie qui logeait évidemment ensemble sur les bords de l’Agout.
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Ce qui lui a également permis de s’épanouir plus rapidement en quatre ans dans les rangs olympiens. Car si le garçon est aimable et souriant, il n’en reste pas moins introverti. “Les mecs des îles, vous connaissez à peu près, en plaisante-t-il d’ailleurs. On est des joueurs timides, qui n’aiment pas s’exprimer. Et c’est là où je me suis beaucoup amélioré. Lors de mes trois premières saisons, je me construisais un caractère. Désormais, je suis plus à l’aise pour m’ouvrir vers l’équipe, d’essayer de prendre un peu de leadership en parlant.” Mais lui préférera, malgré tout, toujours l’acte à la parole.