Les avions de la famille A320 d’Airbus sont à nouveau sous le feu des projecteurs. L’Autorité américaine de l’aviation civile vient en effet d’imposer des inspections renforcées sur les portes de 1 924 appareils immatriculés aux États-Unis. La mesure interroge, car le problème a été identifié il y a près de dix ans.
Après les récents problèmes de logiciel et d’épaisseur de panneaux de fuselage rencontrés sur des avions de la famille A320, le best-seller d’Airbus fait de nouveau parler de lui. L’Autorité américaine de l’aviation civile (FAA) a en effet mis à jour le 9 décembre dernier une ancienne directive de navigabilité (AD) relative, cette fois, aux portes d’A318, A319, A320 et A321. Cette directive, qui vient remplacer la précédente émise en mai 2022, est justifiée par la FAA en raison de “fissures supplémentaires” constatées au niveau du système de fixation des portes.
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L’Autorité américaine exige donc que les portes de 1 924 Airbus immatriculés aux États-Unis soient contrôlées d’ici au 13 janvier prochain. La directive raccourcit également les délais entre les inspections requises. Contacté, Airbus s’étonne de cette nouvelle directive. Le constructeur indique en effet que le problème n’est pas nouveau et qu’il a fait l’objet d’une directive de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) dès 2016… Une directive révisée en 2022.
On n’est jamais trop prudent…
S’agirait-il donc d’un excès de zèle de la part de l’Autorité américaine ? Ce qui est sûr, c’est que depuis l’incident de la porte arrachée d’un Boeing 737 MAX d’Alaska Airlines, le 5 janvier 2024, l’image de la FAA a été sérieusement écornée. Il n’est donc pas impossible qu’elle souhaite désormais ne prendre aucun risque pour éviter qu’un incident similaire ne se reproduise.
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Ces nouvelles mesures de sécurité imposées par la FAA vont représenter des coûts supplémentaires pour les compagnies aériennes américaines et une immobilisation de leurs appareils. L’Autorité évalue en effet à 28 heures la durée moyenne d’une inspection et un coût d’environ 2 400 dollars par avion. Au global, la directive coûtera donc plus de 4,5 millions de dollars aux transporteurs.

