Près de 40 bus à l’arrêt après un vol ciblé sur le site de Tisséo à Colomiers. Des filtres à particules, riches en métaux précieux, ont été dérobés dans une opération visiblement organisée.
C’est un véritable pillage. Près de quarante bus sont actuellement immobilisés à Colomiers, près de Toulouse, à la suite d’un vol d’ampleur perpétré dans la nuit de dimanche à lundi. Le site de Tisséo a été pris pour cible dans une opération visiblement préparée, causant de lourdes perturbations dans le réseau de transports en commun. « On constate une dégradation volontaire des équipements essentiels au bon fonctionnement des bus. Cette dégradation a conduit à l’immobilisation de près de 40 bus. Cet acte de dégradation volontaire génère un préjudice pour Tisséo estimé à ce jour à près de 400 000 euros”, précise un porte-parole du réseau de transports en commun.
Les voleurs ont ciblé une pièce essentielle du système de dépollution des véhicules : le filtre à particules (FAP). Comme les pots catalytiques, ces dispositifs renferment des métaux rares — notamment le platine et le palladium — dont la revente sur le marché noir est particulièrement lucrative. Le platine dépasse les 20 €/g, tandis que le palladium peut atteindre 40 €/g. D’après un spécialiste du secteur, « la valeur d’un filtre à particules peut aisément dépasser 5 000 € lorsqu’on le dérobe sur un bus ou un poids lourd ».
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Au-delà de sa valeur marchande, le FAP joue un rôle environnemental crucial. Obligatoire sur les véhicules, il permet de réduire jusqu’à 90 % des particules fines émises, selon l’ADEME. C’est donc une pièce à la fois précieuse et essentielle, ce qui en fait une cible de choix pour les réseaux criminels.
Une intrusion qui inquiète
Les conséquences du sabotage ont été immédiates. Vers quatre heures du matin, un salarié de Tisséo a découvert les dégâts. Une quarantaine de bus ont dû être immobilisés, tandis que certains conducteurs déjà en circulation ignoraient encore que leur véhicule avait été vandalisé. Il leur a été demandé de circuler prudemment et d’éviter les grands axes, notamment le périphérique toulousain.
C’est dans ce contexte préoccupant que l’enquête a été confiée à la police nationale, sous l’autorité du parquet de Toulouse. Les forces de l’ordre s’apprêtent à exploiter les images de vidéoprotection du site et de ses abords, dans l’espoir d’identifier les auteurs. Pour l’heure, aucun suspect n’a été interpellé.
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Au sein de l’entreprise, cette intrusion dans un site pourtant sécurisé suscite une vive inquiétude. De nombreux employés s’interrogent sur les failles qui ont permis à des inconnus de pénétrer dans l’enceinte et d’agir sans être immédiatement détectés. Contactée par La Dépêche, la direction de Tisséo n’a, pour l’heure, pas souhaité s’exprimer.