Le Bar Ouf, plus ancien café de Cahors, né dans les années 70 et toujours dans son jus avec son mobilier, son comptoir et son vieux carrelage plein de charme, a connu une véritable petite mort cet été. Sa vente a avorté. Il a failli fermer définitivement avant un sursaut, une idée pour le maintenir en vie jusqu’au rachat.
Tout le monde dit “Ouf !” en poussant à nouveau la porte du Bar Ouf, rue Saint-James, à Cahors, sauvé d’une mort presque certaine. Ceci après sa fermeture pendant 3 mois et une promesse d’achat non tenue. Un “non” prononcé à la dernière minute faisant capoter la vente. Surprise ! Il renaît soudain et, on peut l’affirmer, ce bar historique est désormais remis sur les rails.
Pour rappel, cet épisode douloureux vécu par cette véritable institution cadurcienne, a ému sa clientèle de fidèles qui se retrouvent désormais avec un grand bonheur au comptoir de cet établissement derrière lequel Denis Brethot sert bières, cafés et autres breuvages en entretenant la conversation.
Une reprise provisoire, en gérance, en attendant la vente prévue en janvier 2026
Pour l’instant, les échanges au comptoir, dans la petite salle du bar et en terrasse tournent autour de cette reprise inattendue.

“Je ne suis pas le nouveau propriétaire officiel. Pour l’instant je tiens les rênes du Bar Ouf en gérance avant le rachat attendu. Cette gérance a été mise en place pendant 6 mois. C’est la solution que nous avons trouvée avec Véronique Perrigault, la propriétaire du bar qui a pris sa retraite après 22 ans d’activité ici. Une solution pour continuer à faire vivre le bar et rassurer les clients. Le Bar Ouf n’est pas mort et ne mourra pas.” Denis Brethot est là pour en témoigner, lui l’ami, le client, le confident de Véronique. Des confidences, des vies, des rires et des larmes, le Bar Ouf en regorgent jusque dans ses entrailles.
Aurore, une cliente fidèle : “Au Bar Ouf, ça se sent qu’on s’y sent bien”
“C’est un bar qui vit intensément. Les lieux respirent la vie ici. On en a des commerces qui ferment sans arrêt en ville. Regardez autour de vous ! Au Bar Ouf, ça se sent qu’on s’y sent bien” lance Aurore, une cliente qui a le sens de la formule inspirée par ce que lui fait vivre et ressentir ce bar pas comme les autres. Le gérant, en fin connaisseur de l’endroit et de son histoire, entretient cette flamme.

“Je connais tous les prénoms” : 50 clients au comptoir dès la réouverture du bar
“Samedi, après la réouverture inespérée, plus de 50 clients se sont pressés au comptoir. Je connais tous les prénoms. Des personnes qui ont découvert l’histoire du bar sont venues aussi pour nous soutenir. C’était beau à voir” confie Didier avec émotion. Il sert une bière à un pilier du bar. Un ancien qui se souvient qu’Alfred Roques, “le Pépé du Quercy”, rugbyman de légende, était jadis derrière le comptoir.

“Il faut continuer à faire vivre un esprit familial. C’est dans l’ADN du Bar Ouf”
“Alfred, c’était le boss du bar à l’époque” déclare ce septuagénaire avec une pointe de nostalgie. Plus tard, la très charismatique Véro Ouf, dite “Madame Ouf”, a pris les commandes de la tireuse à bière et de tout le bar. Les souvenirs coulent à flots. “Ici, il faut continuer à faire vivre un esprit familial. C’est dans l’ADN du Bar Ouf. C’est une petite fenêtre sur la vie. On y oublie les soucis, on parle de tout et de rien” reprend Aurore en rejoignant d’autres clients en terrasse.
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Apéros musicaux, repas sur place, allaitement…
Les apéros musicaux vont reprendre, les mères pourront continuer à venir allaiter leurs nouveau-nés dans la salle du bar et chacun aura toujours le loisir d’apporter son repas pour le consommer sur place. C’est tout cela l’esprit et l’ADN du Bar Ouf, sauvé de l’oubli pour sourire à nouveau à la vie. De quoi pousser, en effet, un grand “Ouf !” de soulagement collectif.