August 6, 2025

TEMOIGNAGE. "J’avais besoin de vie" : veuve, elle retrouve le sourire grâce à sa jeune colocataire

l’essentiel
Grâce à la cohabitation intergénérationnelle, Chantal, 61 ans, a vu sa maison se remplir à nouveau avec l’arrivée de Tatiana, venue pour un stage dans la région. Une maison partagée qui a rompu la solitude et redonné du souffle à son quotidien.

Le silence avait pris trop de place. Depuis trois ans, Chantal, 61 ans, vivait seule à Castelnau Magnoac, dans les Hautes-Pyrénées. Paraplégique depuis ses 20 ans à la suite d’un accident de voiture, elle a vu la solitude s’imposer dans sa vie après le décès de son conjoint. Sa kiné lui a alors conseillé de s’orienter vers l’application Maillâge, une plateforme qui met en lien des personnes âgées et des jeunes pour une cohabitation intergénérationnelle. “La solitude devenait vraiment un fardeau, un poison violent. J’avais besoin de vie”, confie Chantal. Une situation difficile, qui la faisait glisser peu à peu vers la dépression.

Début de la cohabitation

C’est l’association qui lui a proposé un premier contact avec Tatiana, une jeune fille venue dans la région pour un stage dans un refuge animalier. La cohabitation a duré trois mois et s’est très bien déroulée. Elles ont gardé le lien, et quelques semaines plus tard, quand le refuge a proposé un poste à Tatiana, elle a immédiatement appelé Chantal pour lui proposer de partager à nouveau le même toit.

“Pour moi, ça a été très positif. J’avais de la vie dans la maison et une présence. Ça m’a vraiment aidée à remonter la pente. C’est une aide très précieuse”, explique Chantal. Tatiana n’est pas une auxiliaire de vie, mais elle a toujours été là, dans les petits moments comme les grands. Il y a eu des repas partagés autour de discussions animées, des éclats de rire, des instants simples devenus essentiels. “Partager un repas, c’était devenu rare. Là, il y avait de nouveau des rires à table” témoigne la retraitée.

“Sa jeunesse, mon expérience”

Cette présence est aussi rassurante, pour Chantal comme pour ses proches. À deux, elles ont entretenu le jardin, ce qui a profondément marqué Chantal. Un équilibre s’est rapidement installé, basé sur le respect et la confiance. “Il ne faut pas se poser mille questions. On doit rester dans la tolérance et l’acceptation des envies et du temps de chacun. C’est du respect”, souligne Chantal.

Chacune y trouve son compte. Tatiana, avec un logement stable dans un contexte où les loyers étudiants sont souvent inaccessibles ; Chantal, avec une présence vivante et bienveillante. “C’est sa jeunesse qu’elle m’apporte, et moi, mon expérience de vie”, résume-t-elle.

L’association Maillâge assure un suivi régulier, avec une visite mensuelle pour échanger sur les ressentis de chacun. En amont, les profils sont soigneusement étudiés pour éviter les incompatibilités. Une démarche sérieuse, qui sécurise les deux parties. Chantal recommande aujourd’hui vivement cette solution : “Il faut oser. C’est du gagnant-gagnant”.

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