September 29, 2025

Procès Jubillar : "On nous avait dit que toute la France allait venir…" La douche froide des restaurateurs albigeois

l’essentiel
Pour le moment, le procès Jubillar, qui s’est ouvert lundi dernier au palais de justice d’Albi, n’a pas provoqué de retombées économiques pour les restaurateurs locaux (mis à part un), contrairement au procès Viguier, qui s’était déroulé en 2010.

“On nous avait dit que toute la France allait venir sur Albi et en fait non”, commente ce kebabiste, implanté dans la ville depuis 20 ans, à proximité du tribunal. Comme la très grande majorité de ses collègues, pour lui, le procès Jubillar n’a eu aucune retombée économique pour le moment.

Pourtant, avant l’ouverture du procès, tous en étaient persuadés. Il y allait avoir du monde sur Albi. On annonçait 300 journalistes accrédités, des centaines de spectateurs attendus, les hôtels complets. À Albi, tout le monde avait encore en tête le procès en appel de Jacques Viguier, en 2010, défendu notamment par Éric Dupont-Moretti, futur garde des sceaux. “Le procès Viguier avait amené beaucoup de monde, beaucoup de Toulousains”, affirme un restaurateur.

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Tous, surtout ceux autour du tribunal avaient donc anticipé une hausse de la fréquentation de leurs établissements. “On s’était préparé. Mais non. On a eu quelques clients en plus, mais très peu”, indique un restaurateur qui propose des plats à emporter. Un autre assure avoir même eu moins de clients qu’en temps normal.

“Rien du tout. On a eu des journalistes qui sont venus boire un coup, mais c’est tout. Aujourd’hui (samedi), on a mieux travaillé que les jours du procès. Après, il fait beau… On verra lundi, peut-être que la deuxième semaine sera meilleure”, indique le patron du Verdusse, situé juste à côté du palais de justice.

” Ce n’est pas la folie”

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Plusieurs choses peuvent expliquer cette faible fréquentation. Si le premier jour, il y a eu du monde pour assister au procès, cela a baissé les suivants. Les suspensions d’audience le midi sont également très courtes et laissent peu de temps pour aller se restaurer. Meilleure preuve, la seule enseigne qui enregistre une forte hausse de ses ventes est la pâtisserie Belin, située juste en face du palais de justice. “On a vendu beaucoup plus. Le premier jour on a eu une centaine de journalistes qui sont venus. Heureusement, on avait prévu large.”

” En plus, il n’a pas fait beau”, se désole un marchand de sandwich, qui a une terrasse à proximité du tribunal. “Ceux qui mangent se divisent entre les nombreux restaurants de la ville. Peut-être que les hôtels ont mieux marché.”, estime un autre.

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Pas forcément. Un rapide tour des hôtels de la ville indique la même tendance. “Oui, il y a une petite augmentation, mais ce n’est pas la folie”, souligne-t-on à l’hôtel Mercure. À l’Ibis Style, on n’a pas vu de client lié au procès. Tout comme à l’Alchimy, l’hôtel qui jouxte le palais de justice. Ce qui ne veut pas dire que la fréquentation est mauvaise bien au contraire.

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Le procès est tombé dans une période déjà très chargée pour l’hôtellerie albigeoise. Sur la cité épiscopale, il y a un très fort tourisme automnal. Il suffit d’un petit tour en ville pour s’en rendre compte. Enfin, il y a de nombreux séminaires. “Septembre est une grosse période pour nous.”, commente un hôtelier. Ce qui explique que certains aient eu du mal à trouver une chambre pour assister au procès.

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