August 5, 2025

"C’est moins cher d’aller en Tunisie qu’en France" : un début d’été difficile pour le tourisme dans cette ville de l’Aveyron

l’essentiel
À Villefranche-de-Rouergue, la saison estivale peine à décoller. Entre météo capricieuse et contexte économique tendu, les professionnels du tourisme s’accordent à dire que la haute saison tarde à démarrer.

“On a bien bossé en avril et mai”, confie Christine, gérante du camping du Rouergue-Onlycamp. Si le printemps a été encourageant, l’été a démarré bien plus lentement. Juin a été plombé par des travaux dans le quartier. “Les gens se perdaient, certains faisaient demi-tour. On a perdu beaucoup de temps avec ça.”

La météo n’a rien arrangé. Entre fortes chaleurs, orages et instabilité générale, la fréquentation reste timide. “En ce moment, on est à 40-45 % de remplissage. Mais on sait que tout se joue à partir de la fin juillet.” Christine garde toutefois espoir : “Pour août, on est déjà quasiment complet. Comme chaque année, c’est la météo qui décidera.” Elle note tout de même un changement dans les profils : “Cette année, on a pas mal de Hollandais, quelques Espagnols et Italiens, mais très peu d’Anglais. Et surtout des français.”

Du côté de l’hôtel Les Fleurines, le constat est similaire. “On est en baisse comparé aux années précédentes”, confie le directeur. “Par rapport à une année classique, on est entre – 12 et – 15 % sur juillet.” Là aussi, la clientèle touristique se fait plus rare, compensée en partie par une activité professionnelle. “Ce qui nous maintient à flot, ce sont les déplacements d’affaires, il y a de moins en moins de familles ou de vacanciers classiques.” Les séjours sont plus courts, et les réservations plus tardives.

“Les vacanciers regardent plus leur budget”

Même ressenti à l’hôtel Balladins, qui observe une dynamique comparable. “Ce n’est pas terrible. On accueille surtout des ouvriers et des commerciaux en déplacement. Le remplissage reste faible, à peine la moitié. En fait, on travaille presque mieux en dehors de l’été, sur des clientèles pros plus régulières.” Un phénomène déjà observé les années précédentes, mais plus marqué cette saison.

Les professionnels pointent également un facteur central : le contexte économique. “Les gens préfèrent épargner, ils font attention à tout”, observe Christine. “Ils partent moins longtemps, consomment moins, ou changent complètement de destination.” Selon la gérante, c’est clair : “Aujourd’hui, c’est moins cher de partir en vacances en Tunisie ou au Maroc que de rester en France.”

Dans la restauration aussi, la tendance semble être la même. “Des amis restaurateurs nous disent que les tickets moyens baissent. Les vacanciers regardent leur budget. Ça se ressent partout.” À Villefranche, l’été 2025 commence difficilement. Reste désormais à savoir si le mois d’août, qui concentre l’essentiel des réservations, permettra de sauver une saison fragilisée par la météo et le contexte économique.

source

TAGS: