Après un an de contrôles réguliers, les services de l’État n’ont constaté aucune mesure inquiétante autour de la centrale d’enrobé de Lafenasse, dont la surveillance est suspendue. Le collectif “Stop Tarn enrobé 81” dénonce une décision “honteuse”.
En 2023, le préfet du Tarn avait promis, à la demande des riverains, la mise en place d’un plan de surveillance des émissions atmosphériques de l’usine d’enrobé de Lafenasse. C’est chose faite. Une campagne de mesures portant sur 6 polluants a été menée en 2024 et 2025 sur 8 points de contrôle autour de la centrale, par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) et financée par “Tarn Enrobés”.
Résultat : pour les services de l’État, toutes les valeurs mesurées se situent nettement en dessous des seuils sanitaires de référence. Les conclusions pour les deux campagnes sont identiques : au regard des polluants surveillés, il n’y a pas d’impact de la centrale d’enrobage. Pour la préfecture, “dans ce contexte, il n’est pas envisagé, à ce stade, de réunir à nouveau l’instance de suivi dans les prochains mois.” Dossier classé. Mais pour les militants de “Stop enrobé 81”, cette enquête est incomplète et aurait volontairement occulté des mesures importantes.
“L’État a choisi son camp.”
“Les résultats n’ont pris en compte que les capteurs positionnés dans la nature et pas ceux en sortie de cheminée qui sont pourtant obligatoires pour les usines d’enrobés construites à partir de 2019. Lafenasse, elle, date de 2017” confirme le collectif. “On joue là-dessus alors que les mesures au-dessus des cheminées de Tarn Enrobés sont six fois supérieures aux centrales de dernière génération.” Le collectif ajoute : “Entre l’implantation d’usines et la protection de la population, l’État a choisi son camp.” Quelles sont les dernières possibilités pour le collectif ? “Nous avons envoyé une lettre cosignée par 70 foyers environnants, ce qui est beaucoup dans une zone peu peuplée comme la nôtre, pour demander une révision de l’arrêté préfectoral. Mais nous doutons qu’un changement intervienne.”