Le contexte économique a beau être difficile, les soldes d’été 2025 à Auch ont montré une résilience inattendue. L’engouement pour ce rendez-vous commercial semble pourtant s’essouffler.
La crise n’est pas venue à bout de l’attrait des soldes d’été, pour les boutiques de textile à Auch, qu’il s’agisse du centre-ville ou de la périphérie. Pour de nombreux commerçants auscitains, si le cru 2025 n’a rien d’exceptionnel, il détonne par le simple fait de ne pas être mauvais, dans un contexte économique morose.
“Pour le coup, on observe bien que la fréquentation est en baisse, confie la salariée d’une enseigne franchisée de la haute ville. Et cela se confirme pendant les soldes. Les gens viennent moins. Par contre, et ça, c’est plutôt une surprise, le chiffre d’affaires est bon pendant la période.” Ce qui signifie que chaque client dépense davantage.
Chez Un peu plus, dans la rue Dessole, les soldes d’été n’ont pas été boudés. “C’est même une bonne période pour le magasin”, explique la vendeuse.
“On avait déjà été dévalisés !”
Même le Dressing, qui s’adresse à une clientèle plus aisée que la moyenne, ne souffre pas trop. “Je me maintiens, souligne Barbara, la patronne des lieux. Cette année, j’ai réalisé un chiffre normal. C’est peut-être dû au fait que, face aux nombreuses offres parallèles, j’ai commencé directement à 50 % ?”
Dans les zones commerciales autour de la ville, on ne se plaint pas non plus, même si les grandes marques du textile ne veulent pas être nommées. Enseignes de chaussures, magasins d’articles de sport, la tonalité est la même : des ventes qui se sont réparties bien avant les dates des soldes.
Rue Alsace, la vendeuse de la boutique Ophélie compte les vestiges des quatre semaines de soldes. Les rayons ont été vidés. Mais pas pendant les rabais. “En réalité, on avait déjà été dévalisés ! Tout s’est très bien vendu toute la saison, si bien qu’il ne nous restait plus grand-chose à solder ! Et sur la période, ça a été plutôt mou…” Elle-même, en tant que consommatrice, confesse ne pas courir après les bonnes affaires à ce moment-là.
Un mode de vente en désuétude ?
Le manque d’appétit pour les soldes s’avère très répandu parmi la gent féminine croisée au hasard des rues ou des boutiques. “Moi, je ne fais pas les soldes, déclare Eugénie, une touriste bordelaise. Les bonnes affaires sont accessibles toute l’année, maintenant !” Sur Internet, mais également dans “la vie réelle”, comme l’explique Roxanne, qui reconnaît qu’elle “n’y pense même pas, vu l’abondance des réductions qu’on trouve partout”.
Alors, mortes, les soldes ? Delphine, une Auscitaine, qui se définit elle-même comme “très coquette et amatrice de shopping”, hésite désormais à attendre ce tournant de la saison de la mode. “Il y a beaucoup de boutiques qui proposent à leurs clientes de faire de bonnes affaires avant les soldes, mais aussi après ! Si vous ajoutez à ça la vente en ligne, je ne sais plus où donner de la tête !”
Elle avoue qu’elle se tourne à présent vers des opérations qui allient prix réduit et événementiel, pour faire de l’acte d’achat une occasion de sortie plus distrayante. Certains commerçants, comme Anne-Sophie à Taka’Ozé, ont senti le vent du mode de consommation tourner. “Les soldes, dans mon magasin, ce n’est pas le grand truc ! J’attends beaucoup plus de la grande braderie qui sera organisée par Auch Évidemment à la mi-septembre.”