Alors que les opposants au projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse annoncent une nouvelle mobilisation à Saint-Jory, les forces de l’ordre ont été massivement déployées ce week-end. Sur les berges du canal de Garonne, la ZAD de la “Guinguette Vaillante” refait surface sous surveillance renforcée.
La préfecture avait prévenu : les mesures de sécurité allaient être renforcées ce week-end du 26 juillet. Et effectivement, ce samedi, les forces de l’ordre étaient bien visibles chemin des Trois-Ponts, sur le parcours cyclable du canal de Garonne à Castelnau-d’Estrétefonds.
Difficile de connaître le nombre exact de policiers, gendarmes et CRS mobilisés, ceux-ci n’ayant pas souhaité s’exprimer, mais la dizaine de camions stationnés à l’entrée du site laissait présager un dispositif conséquent.

Objet de cette vigilance : la résurrection de la ZAD de la “Guinguette Vaillante”. Après quatre démantèlements successifs (le dernier datant du mois de mars), les militants opposés au projet de LGV entre Bordeaux et Toulouse ont annoncé une nouvelle occupation militante contre la future ligne à grande vitesse. Ce projet d’aménagement ferroviaire, contesté depuis plus de dix ans, est accusé par ses détracteurs d’artificialiser les sols et de menacer la biodiversité.
De nombreux tags sur le mobilier urbain
À l’annonce d’un “rassemblement revendicatif, sur un terrain privé appartenant à la SNCF (qui n’a pas donné son accord)”, diffusée sur les réseaux sociaux, la préfecture de Haute-Garonne a réagi fermement. Outre “l’interdiction de manifester, des attroupements ou rassemblements revendicatifs non déclarés, sur les communes de Saint-Jory, Castelnau-d’Estrétefonds et Grenade”, elle a également autorisé “l’enregistrement d’images au moyen de caméras installées sur des aéronefs par les forces de sécurité intérieure”.

En ce samedi après-midi, le calme apparent tranchait avec l’ampleur du dispositif policier déployé. Deux policiers postés aux abords de l’écluse de l’Hers surveillaient les allées et venues. De nombreux slogans hostiles à la LGV, à la SNCF et aux forces de l’ordre recouvraient le sol, le mobilier urbain ainsi qu’un pont enjambant le canal. “LGV va cramer”, “Guinguette tient tête”, “On refera parler les murs”, pouvait-on notamment lire.
Des écureuils perchés dans les arbres
Sur le parcours cyclable, les quelques piétons et cyclistes profitant de la fraîcheur pour se promener pouvaient croiser une jeune femme déployant un ruban de manière artistique, tandis qu’un militant, vêtu d’une jupe, guitare à la main, chantait au bord du canal, son chien à ses côtés. Son répertoire : des chansons clairement anti-police et anti-LGV. Face à lui, le canal et les écureuils, symboles de cette lutte perchée dans les arbres. Quelques applaudissements saluaient la performance.

Des propos hostiles à La Dépêche du Midi ont été adressés aux journalistes présents, tandis que la militante au drapeau n’a pas souhaité s’exprimer. Ce dimanche, le dispositif mis en place par la préfecture sera maintenu.
