Alors qu’ils se déplacent à Lyon, ce samedi 20 décembre à l’occasion de la 12e journée du Top 14 (21 heures), les “rouge et noir” doivent clairement hausser leur niveau d’implication s’ils souhaitent obtenir un résultat positif, comme le reconnaît Laurent Thuéry, l’entraîneur de la défense.
Comment avez-vous préparé ce déplacement à Lyon après la claque reçue en Écosse ?
Déjà, on a pris le temps de bien analyser ce match de Glasgow, de bien analyser cette équipe de Lyon et de vite travailler les choses qui nous ont manqué, notamment sur ce match en Écosse, pour rectifier le tir et répondre aux forces de Lyon. On sait que ça va être un match très compliqué. On n’y a pas gagné depuis très longtemps, donc on a mis le focus sur nous pour corriger tout ce qui n’a pas été. En espérant montrer un meilleur visage sur l’ensemble des 80 minutes.
À lire aussi :
ENTRETIEN. Stade Toulousain : “Pas notre niveau ni l’image qu’on veut renvoyer”, peste Joel Merkler avant d’aller à Lyon
Est-ce difficile de préparer ces matchs entre la sortie de Champions Cup et Noël, avec également des internationaux en vacances ?
Oui, il y a forcément toujours un petit peu de gestion d’effectif. Mais je le répète, ce n’est pas très important de savoir qui sera aligné samedi à Lyon. Le plus important, c’est quel visage aura le Stade Toulousain, et quel visage il aura pendant 80 minutes. Je pense qu’on a de la qualité et l’important aujourd’hui, c’est faire preuve de caractère. Si on analyse de manière un peu plus globale le début de saison à l’extérieur, on a manqué par période de caractère. Cela nous a coûté des points. Et je reviens sur Glasgow, mais c’est 28 points en 20 minutes. Donc ça, c’est tout simplement insuffisant pour une équipe de haut niveau. Nous, l’important, c’est de montrer du caractère et de la continuité sur 80 minutes, de la rigueur, on le sait, sur un terrain synthétique une nouvelle fois, à l’extérieur, face à une équipe contre laquelle on n’a pas gagné depuis huit ans. Donc oui, ça va être dur et on va voir un petit peu s’il y a eu une réaction par rapport au week-end dernier.
À lire aussi :
VIDEO. Antoine Dupont : “Il fait des choses juste incroyables” confie Pita Ahki, admiratif de son ancien coéquipier au Stade Toulousain
C’est une équipe, comme Glasgow l’a fait samedi dernier, qui a l’habitude de vous gêner dans les rucks…
Dans le rugby aujourd’hui, celui qui gagne la bataille du ruck a de grandes chances de gagner le match. C’est vérifié et vérifiable de week-end en week-end, peu importe contre qui vous jouez, peu importe quelle équipe s’affronte. C’est la phase de jeu qui se répète le plus, qui est un petit peu le poumon et le caractère de l’équipe aussi, et qui est une grosse zone d’affrontement. C’est aussi la zone la plus pénalisée, donc en lien direct avec la discipline. Donc la propreté, le niveau d’efficacité dans cette zone en attaque ou en défense, donne les clés à une des deux équipes pour accéder à la victoire. Donc oui, c’est un secteur très, très important et qui sera déterminant samedi soir.
À lire aussi :
ENTRETIEN. Stade Toulousain : “Ce qui s’est passé à Glasgow, ce n’est pas possible !” Jack Willis ne décolère pas
Vous parliez des 28 points encaissés en 20 minutes. Kalvin Gourgues disait après le match que les joueurs avaient plaqué trop. Vous qui êtes entraîneur de la défense, pouvez-vous nous dire quelles étaient les consignes ?
(Désabusé) C’était plaquer bas. Sans revenir sur ça, le but quand vous jouez des équipes comme ça, sur synthétique aussi, qui mettent beaucoup de vitesse, c’est le cas de Lyon, il faut vite arrêter les actions et ralentir les rucks. Ça a été bien fait sur la première mi-temps, sans se consommer trop. Et en seconde mi-temps, ça n’a pas été fait. Et en plus, on s’est surconsommé dans les rucks en étant moins efficaces. Donc tout simplement, ça va plus vite, on est moins bien placés, on n’est pas en face, on subit. Et face à des équipes d’une qualité comme ça, on prend des points. Ce n’est pas beaucoup plus compliqué que ça. Donc à nous de montrer un meilleur visage, à nous de gagner nos duels tout simplement, de défendre ensemble, d’attaquer ensemble et de montrer le visage d’une équipe conquérante qui aura des temps forts, des temps faibles. Mais comment on gère ces temps faibles et forcément, comment on arrive à réinverser la pression parce qu’on n’a pas réussi à Glasgow. Si on analyse quelques déplacements, ça a été le cas aussi. Ça nous a coûté des points et on sait qu’on a besoin de points aussi si on veut rester en haut de ce Top 14 ultra-compétitif.
À lire aussi :
“Ça touche à ma famille…” Au Stade Toulousain, la colère des agriculteurs ne laisse pas insensible
Est-ce que cette défaite vous oblige à chercher à engranger encore plus de points que les autres années en Top 14 pour vous mettre à l’abri le plus rapidement possible et peut-être gérer différemment les déplacements que vous pourriez avoir au printemps en phases finales de Champions Cup ?
Sincèrement, on n’en est pas à penser au printemps. On pense à Lyon. Derrière, c’est une période de fête avec des plannings hebdomadaires qui sont perturbés forcément. Donc on ne pense pas à tout ça. On pense à essayer de ramener des points si on peut de Lyon et surtout avec le contenu. Après, il va se passer tellement de choses d’ici le printemps qu’on aura peut-être d’autres choses à penser. Non, l’idée, c’est de rectifier ce qui n’a pas été et montrer un meilleur visage ce week-end.
À lire aussi :
Stade Toulousain : “Ça commençait à être lourd…” Pourquoi Toulouse souffle après la sanction dans l’affaire Jaminet
Quels ont été les échanges que le staff a eus avec les remplaçants du week-end dernier, qui n’ont pas apporté autant qu’escompté et existe-t-il une motivation supplémentaire de leur côté ?
Forcément qu’on espère qu’il y aura une réaction. Bien sûr qu’on a échangé avec eux, qu’il y a eu des retours. Après c’est le sport, la performance plus ou moins bonne de week-end en week-end. Et l’important, comme je le dis, c’est la réaction. Donc on va voir ce week-end, tout simplement. Ce n’est pas beaucoup plus compliqué que ça. On a besoin de joueurs au top ce week-end. Je pense que les forces du groupe sont claires. Le cadre est posé. Maintenant, ces matchs-là appartiennent aussi aux joueurs et aux grands joueurs. On a bien bossé toute cette semaine. On va les accompagner jusqu’au bout et on espère tout simplement être meilleurs.
À lire aussi :
Stade Toulousain : “Tout le monde ne dit pas la vérité…” Le président d’un club de Top 14 prend la parole sur l’affaire Jaminet
Est-ce que le fait d’avoir perdu officiellement la première place est anecdotique ou est-ce une source de motivation supplémentaire pour reprendre ce fauteuil de leader ?
Oui, on a perdu des points sans jouer. Donc après, à nous de regagner vite. Il ne faut pas trop s’attarder à penser à ce genre de choses qui nous dépassent. Nous, on est là pour gagner des matchs et faire en sorte que le club soit en haut. On va essayer de ramener ce qu’on peut de Lyon. Je le répète, on n’a jamais gagné en 8 ans là-bas. Gagner à Lyon, c’est un exploit donc on va voir si on est capables de le faire ou pas.
Vous avez choisi d’offrir quatre jours de congé à votre effectif en début de semaine prochaine. Avec une reprise vendredi, comment préparerez-vous ensuite la réception de La Rochelle ?
On prépare un match en un jour et demi. C’est quelque chose qu’on a l’habitude de faire entre guillemets sur des semaines plus courtes de six jours. On avait déjà fait des semaines aménagées pour faire souffler un petit peu les joueurs en les coupant deux, trois jours au cœur de la saison sans vacances ni raisons particulières. On a pris cette option des quatre jours de Noël pour que tout le monde profite. Du contenu sera envoyé avant pour ne pas les lâcher sans rien sur la Rochelle parce qu’il y aura des choses à voir de la Rochelle forcément. Et après, on espère les récupérer dans de très bonnes dispositions pour préparer ce match en un jour et demi qui sera aussi un beau défi mais ça attendra la semaine prochaine.
À lire aussi :
Stade Toulousain : quelles conséquences au classement du Top 14 après la sanction infligée aux “rouge et noir” dans l’affaire Jaminet
Le groupe était-il marqué cette semaine ?
Forcément que tout le monde a pris une claque à Glasgow, nous les premiers, entraîneurs, c’est qu’on s’est trompés aussi quelque part et qu’il faut se remettre à en question. On est tous dans le même bateau. On a bien échangé, bien parlé, on a fait un bon retour, on pense bien avoir travaillé cette semaine, mais ça ne sera validé que si ça se passe bien samedi. Jusqu’à présent, les entraînements, tout le monde est content. Tant que tu ne joues pas, tu ne sais pas, on verra tout simplement samedi soir.
À lire aussi :
Stade Toulousain : “Une image profondément affectée…” Toulouse réagit après la sanction infligée dans l’affaire Jaminet
Y a-t-il du doute ?
On ne parle pas de doute. On parle juste d’analyser avec objectivité une performance et de corriger ce qu’il faut corriger pour essayer d’être meilleurs. C’est juste ça. Après, savoir que ce groupe a de grandes qualités et est capable de faire de grandes choses, on n’a aucun doute là-dessus. Ils l’ont prouvé peut-être plus que tout le monde donc il n’y a aucun souci là-dessus. Maintenant, c’est aujourd’hui à l’instant T, si on se regarde dans le miroir, qu’est-ce qu’on est, qu’est-ce qu’on veut être, et qu’est-ce qu’on fait pour être ce qu’on veut, tout simplement. Et avoir le tempérament et le caractère pour, à l’extérieur, dans des contextes compliqués, comme va l’être le stade de Gerland, répondre ensemble à cette grosse pression que va nous mettre Lyon. Notre travail est axé sur ça, répondre à ça, et performer. Du moins essayer de performer, ou tout faire en sorte pour qu’on performe.
À lire aussi :
Stade Toulousain : Capuozzo, Ntamack… Beaucoup d’internationaux sont en vacances et ne feront pas le voyage à Lyon
Comment expliquez-vous ces difficultés à l’extérieur ?
J’en ai parlé un petit peu. Sur le caractère, le fait de lâcher un peu par période. On s’aperçoit qu’on prend notamment beaucoup de points en peu de temps sur des gros trous d’air et on n’arrive pas contrecarrer ça. On est une équipe qui a aussi beaucoup gagné d’année en année. Se remettre en question après des titres, ce n’est jamais facile sur le début de saison. Il faut apprendre aussi que chaque saison est différente, reconstruire sa saison, et je pense que c’est l’apprentissage de la saison. Et on espère tous que ce match à Glasgow, comme après Bayonne, comme après Pau, où l’on perd sur la dernière action, qu’on va apprendre de tout ça pour être une équipe meilleure sur les matchs qui seront décisifs, qu’on espère jouer à la fin, tout simplement. Ça fait partie de notre voyage. Et l’important, c’est d’être objectif avec tout ça et ne pas se mentir. C’est juste ça. Il faut être clair avec ce qu’on est aujourd’hui, ce qu’on veut être et quels efforts ça demande et tout le travail qu’il faudra mettre en place pour répondre à ça. Mais c’est l’histoire de notre saison, à nous de bosser et d’être tout simplement meilleurs.

