July 26, 2025

Basket-ball : "Ils m’ont sélectionné !" L’incroyable histoire de Lucas, ce Lot-et-Garonnais international avec les Îles Féroé

l’essentiel
Originaire de Tournon-d’Agenais, Lucas Frayssinet vit, depuis cinq ans, sur les Îles Féroé, où il est devenu international avec l’équipe nationale de basket il y a quelques jours seulement.

« Dès que je suis arrivé, l’une des premières choses que j’ai faite, c’est trouver un club de basket. » Lucas Frayssinet, même à plus de 3 000 kilomètres de son village de Tournon, n’a pas oublié sa passion. « Cela me permettait de m’intégrer, parce que j’ai toujours joué au basket. »

Photographe (nous lui avions d’ailleurs consacré un portrait en début d’année), le jeune homme, âgé de 26 ans, a franchi un nouveau palier dans sa vie sur l’archipel. En effet, il porte tout simplement le maillot national à l’occasion des Jeux des Îles, une compétition rassemblant actuellement plusieurs îles (Anglesey, les Malouines, Guernesey…).

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« On est deux à ne pas être né aux Féroé »

Pour en être arrivé là, le Tournonnais, également passé par l’équipe de Penne-d’Agenais durant sa jeunesse, a gravi les échelons un à un. « Au début, je n’ai été que joueur pendant les premières années, car le travail me prenait énormément de temps, donc j’étais juste joueur. Les Jeux des Îles se passent tous les deux ans. Il y a deux ans, j’étais sur mon premier long métrage, donc je n’avais pas pu passer les tests de sélection », raconte l’intéressé.

Parallèlement à sa carrière de joueur, Lucas devient également « coach de deux équipes », dont une féminine. « J’ai gagné le championnat avec les deux équipes, et j’ai eu la chance d’être élu coach de l’année chez les hommes et chez les femmes. »

Deux ans après avoir raté les tests de sélection, le Lot-et-Garonnais ne laisse, cette fois, pas passer sa chance. « Au final, ils m’ont sélectionné », sourit-il, ravi d’avoir été retenu pour cet événement international, organisé cet été à Anglesey, une île en mer d’Irlande. « Je m’y attendais, puisqu’on avait eu une saison irréprochable avec les gars. Sur les douze qui sont sélectionnés, il y en a cinq de mon équipe. Je suis assez content de cela. »

Lucas peut se targuer d’être le seul francophone. « Il y a un Islandais qui est aussi dans l’équipe. On est deux à ne pas être nés aux Féroé. » Une mixité pouvant être une force. « On est très chanceux parce qu’on a un coach danois avec énormément d’expérience. C’est l’un des leaders de la ligue du Danemark qui a entraîné pas mal d’équipes nationales, surtout des équipes danoises de moins de 17 ans, moins de 21 ans… C’est un très bon arbitre aussi de très haut niveau. Il est vraiment très bon. »

Cela s’est vu au niveau de l’équipe. Les Féroïens ont connu des résultats fastes. La preuve, avec notamment un scénario complètement fou face à Jersey, la plus grande des îles Anglo-Normandes, où, bien que menés de 28 points, les partenaires de Lucas Frayssinet ont effectué une formidable remontée. « C’était un énorme come-back », acquiesce le Tournonnais, décisif. « À moins de cinq secondes de la fin du match, j’ai marqué un tir à trois points au buzzer. On a gagné comme cela. »

Également tombeur de l’île de Man ou de Guernesey, les joueurs des Îles Féroé ont chuté ce jeudi, battus par les locaux d’Anglesey (73-56). Les basketteurs de l’archipel, vainqueurs des Malouines ce vendredi, terminent donc à la seconde place des Jeux. Une très belle expérience pour ce pays d’environ 50 000 habitants en soif de reconnaissance, et dont le niveau de formation est équivalent à celui « d’une Régionale 1 » en France. « On est une équipe assez jeune. On n’a pas forcément des joueurs très grands. On en a, mais ils sont assez fins. On essaie de s’adapter et de jouer autrement. »

Pas encore totalement reconnues par la Fédération Internationale de Basketball (FIBA), les Féroé pourraient envisager de défier de grandes nations, comme la France, d’ici quelques années, à l’occasion de qualifications pour un championnat d’Europe ou un Mondial. « C’est un truc sur lequel on travaille. On essaie toujours de s’améliorer avec le bureau. En fait, on suit les règles de la FIBA, mais sans pouvoir en faire partie. On essaie de les draguer entre guillemets. »

Rendez-vous en 2027 à la maison pour les Féroé

D’ici là, la sélection nationale va poursuivre son chemin avec un objectif bien précis. « En 2027, les Jeux seront aux Îles Féroé. On sera le pays hôte. »
Un rendez-vous à ne pas manquer, car il s’agit de « la plus haute compétition dans laquelle on peut jouer ».

« On ne peut pas faire mieux que ce qu’on joue en ce moment. C’est assez cool, et tout le monde le prend très au sérieux. On est vraiment tous très impliqués. La fédération organise tout pour nous. On a juste à penser à jouer au basket et à manger », conclut Lucas, qui espère à nouveau faire partie de cette belle et longue aventure au sein d’un pays, où le basket est « un sport minoritaire », derrière le football ou le handball.

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