Formé en Espagne jusqu’à ses 18 ans, Alberto Carmona présente un profil rare, tant dans son parcours que sur le terrain. Découverte d’un joueur qui a beaucoup à montrer sous le maillot columérin qu’il a rejoint cette saison.
Dans le rugby français, on a plutôt l’habitude de ces joueurs ayant grandi dans l’Hexagone qui se laissent tenter par la sélection espagnole à la faveur d’aïeux hispaniques. Mais Alberto Carmona a suivi le chemin inverse. « Je viens de Malaga. Mon père était joueur et entraîneur du club de rugby local, raconte-t-il non sans fierté. J’ai fait toute ma vie là-bas. J’ai commencé à 3 ans et j’en suis parti quand j’en avais 18. » Mais comment un Andalou prometteur, qui plus est d’un « petit club qui joue en deuxième division espagnole », vient à être repéré par des recruteurs français ? Cette année 2022, « le garçon en or », comme décrit par la presse locale, est intégré en janvier à la sélection à 7 pour disputer le circuit mondial. Et son ascension ne se termine pas là, avec ses débuts internationaux à XV en juin contre les Barbarians.
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C’est l’été suivant qu’il traverse les Pyrénées pour rejoindre le centre de formation du RC Toulon. « C’est vrai que c’est compliqué. Ce n’est pas le même rugby ici, il n’y a pas le même nombre de clubs, le même niveau ni la même histoire. Mais le développement de la sélection a aidé, avec davantage de joueurs et de clubs. »
Déjà rodé aux joutes internationales
Justement, il a pris part à un chapitre mémorable de l’Espagne, avec cette qualification pour le prochain Mondial. « C’était incroyable, se remémore-t-il, du haut de ses 18 sélections (à 21 ans). C’était dur, surtout pour les joueurs qui se sont qualifiés pour les deux dernières Coupes du monde, d’avoir été sanctionnés. Mais après ça, tout a un peu changé, tout le staff et les joueurs un peu aussi. On est sur la bonne voie pour bien arriver en Australie. »
À Toulon, s’il est cantonné au rôle d’espoir par le staff de Pierre Mignoni, il n’est pas étranger à la belle saison des jeunes talents varois (finalistes malheureux), faisant bénéficier au collectif de sa grande polyvalence (aile-centre-arrière). C’est pourquoi un prêt en Pro D2, à Colomiers, apparaît comme la meilleure solution pour toutes les parties. « Côtoyer ces joueurs, entraîneurs, ce club en général, c’est une expérience énorme ! » Après avoir découvert le niveau professionnel (4 feuilles de match dont 2 titularisations), il a l’occasion de montrer son meilleur visage contre Nevers, demain. Et prouver toute la qualité de la formation espagnole.