Pour Bruno Bartoccetti, représentant d’Unité Police, le manque d’effectifs empêche de contenir durablement les tensions, après plusierus nuits de violences urbaines. Il dénonce une situation structurelle, aggravée par une criminalité plus mobile et violente.
Après des nuits de violences urbaines survenues dans plusieurs villes en France, la colère monte au sein des forces de l’ordre. Bruno Bartoccetti, représentant du syndicat Unité Police pour la zone Sud, dénonce un manque d’effectifs qu’il juge structurel.
“Il n’y a pas assez d’effectifs. La preuve : dès qu’on a un renfort d’une quarantaine de CRS, on arrive à quadriller le terrain, à se faire respecter”, affirme-t-il. Le lendemain des violences, des CRS dits “nouvelle génération” ont notamment été envoyés en renfort à Béziers. Le préfet a justifié leur déploiement par la volonté de complexifier les trafics et de reprendre le contrôle du terrain.
Même chose à Limoges, où la compagnie CRS 82 a été mobilisée après plusieurs heures d’affrontements dans le quartier du Val de l’Aurence, dans la nuit du 18 au 19 juillet. Là aussi, des policiers ont été blessés. Mais pour Bruno Bartoccetti, ces renforts ponctuels ne règlent rien. “Faire appel aux CRS, c’est admettre qu’on n’est pas en capacité de tenir seuls certains quartiers. Leur présence ponctuelle apaise, mais elle révèle aussi notre faiblesse.”
“Un sentiment d’abandon”
“À Béziers, la nuit, seules trois équipes nationales sont en patrouille. Trois voitures, avec trois agents chacune. Ce dispositif est insuffisant. Et ceux qui veulent nous affronter le savent très bien”, précise le syndicaliste. Aucun commissariat aujourd’hui ne dispose de moyens adaptés selon lui. “Dans chaque service, il manque au moins 20 % d’effectifs. Ce n’est pas un constat localisé, c’est national.”
À lire aussi :
Guet-apens de policiers à Béziers, affrontements à Limoges… pourquoi les violences urbaines se multiplient dans certaines villes ?
“Aujourd’hui, on fait face à une criminalité plus mobile, mieux organisée, plus violente qu’il y a vingt ans. Or, les moyens dont nous disposons sont restés les mêmes”, dénonce-t-il. Pour Bruno Bartoccetti, cela entame surtout le moral des policiers. “Le sentiment d’abandon”, dit-il, est bien réel.