Quelques jours après sa libération de prison, Nicolas Sarkozy s’est rendu en toute discrétion à Lourdes avec son épouse Carla Bruni. Une promesse que l’ex-président s’était faite lors de son incarcération, et qu’il raconte dans son livre à paraître ce mercredi.
“Si je sortais de cet enfer, j’irais à Lourdes, voir les malades et les désespérés. Je passerais la journée avec eux et m’immergerai en leur compagnie, dans l’eau de la Grotte. Cela m’a tellement aidé de penser à tous ceux qui souffraient bien davantage que moi. Je leur dois, à eux aussi, d’avoir tenu…”

C’est sur ces mots que Nicolas Sarkozy conclut Le journal d’un prisonnier, le livre qu’il a écrit lors de son incarcération, à paraître ce mercredi 10 décembre aux éditions Fayard. Outre cette “promesse étrange” qu’il s’est faite “au cœur de la nuit” de la prison de la Santé, l’ancien chef de l’État raconte ses trois semaines de détention (21 octobre au 10 novembre) dans cet ouvrage éminemment politique, où il continue de clamer son innocence. Une vie carcérale de solitude, “enfermé dans sa cellule 23 heures sur 24”, avec une alimentation réduite au strict nécessaire, comme l’ont révélé Le Figaro, Le Journal du Dimanche ou encore Europe 1 en publiant quelques extraits du livre ce week-end.
La foi comme bouffée d’oxygène
Numéro d’écrou 320 535, Nicolas Sarkozy décrit son quotidien dans les moindres détails, livrant de nombreuses anecdotes comme le coup de fil inattendu de Marine Le Pen ou la visite des députés LFI. Face à l’ennui, les parloirs avec ses proches ont été une bouffée d’oxygène… Tout comme la foi ! Au premier jour de son incarcération, l’ex-président de la République raconte s’être agenouillé pour prier : “C’est venu comme une évidence. Je suis resté ainsi de longues minutes. Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice.”
Dans son récit, l’ancien chef de l’État dévoile aussi sa rencontre avec l’aumônier de la prison, le premier dimanche passé à la Santé : “Était-ce le signe que j’attendais ? Je l’ignore mais cela me permit de passer ce dimanche de solitude annoncée avec une grande tranquillité d’âme. En soi, c’était déjà une victoire inattendue et heureuse. Certains pourront ironiser sur cette forme de conversion subite. Ils l’interpréteront sans doute comme un signe de faiblesse au mieux passagère. Peu m’importe puisque ce sont les sentiments que j’ai profondément ressentis. Je me suis engagé sur la vérité de ce récit. Cette partie de mon témoignage y participe.”
“Il avait besoin de prier”
Comme promis, Nicolas Sarkozy s’est donc rendu à Lourdes dans la plus grande discrétion, quelques jours seulement après sa libération. Accompagné de Carla Bruni, il a rejoint les “fracassés de la vie”, note Le Figaro. Il a également été “plongé dans l’eau des piscines à 12 degrés” et il a “assisté à la messe”. C’est d’ailleurs à la sortie de celle-ci, samedi 22 novembre aux alentours de 11 h, que Fabien Dupielet, gérant du concept-store catholique “Délivre-nous du mal” à Lourdes, l’a croisé au sein du Sanctuaire et a été pris en photo avec. “Il était accompagné de son épouse et de deux discrets gardes du corps, confie le commerçant. Il m’a dit qu’il avait besoin de prier donc j’ai prié pour lui.”

Durant cette courte escapade dans la cité mariale, l’ex-président de la République a séjourné une nuit, du 21 au 22 novembre, à l’hôtel Saint-Sauveur situé juste en face de l’entrée du Sanctuaire. “J’ai eu la chance de pouvoir échanger avec eux, confie Gabriel, un employé de l’hôtel. Ils sont très sympathiques et abordables, ils ont même accepté de faire un selfie dans l’hôtel. Ils ne sont restés qu’une nuit, mais ça m’a marqué !” Nicolas Sarkozy a en tout cas tenu sa promesse.

