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Le Nouvel Obs avec AFP
Fumée et flammes après une frappe aérienne israélienne dans la ville de Gaza, le 21 juillet 2025. JEHAD ALSHRAFI/AP/SIPA
La France demande que « la presse libre et indépendante puisse accéder à Gaza pour montrer » ce qu’il se passe dans le territoire en danger de famine après vingt et un mois de guerre, a déclaré ce mardi 22 juillet au matin le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui s’exprimait depuis l’est de l’Ukraine où il est en déplacement.
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« Nous avons bon espoir de pouvoir, comme nous l’avons fait à plusieurs reprises dans des conditions extrêmement éprouvantes et exigeantes, faire sortir quelques collaborateurs de journalistes dans les prochaines semaines », a ajouté le ministre sur France-Inter, interrogé sur le cas de plusieurs collaborateurs de l’AFP sur place qui se trouvent dans « une situation effroyable » selon la direction de l’agence.
Jean-Noël Barrot a répété qu’il n’y avait plus « aucune justification aux opérations militaires de l’armée israélienne à Gaza. C’est une offensive qui va aggraver une situation déjà catastrophique, qui va provoquer de nouveaux déplacements forcés de populations que nous condamnons avec la plus grande fermeté ».
« Leur situation est aujourd’hui intenable »
« Depuis des mois, nous assistons, impuissants, à la détérioration dramatique de leurs conditions de vie. Leur situation est aujourd’hui intenable, malgré un courage, un engagement professionnel et une résilience exemplaires », affirmait un communiqué de l’AFP lundi, tandis que la Société des Journalistes (SDJ) alertait du risque de les « voir mourir ».
« Nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n’a le souvenir d’avoir vu un collaborateur mourir de faim, soulignait la SDJ de l’agence. Nous risquons d’apprendre leur mort à tout moment et cela nous est insupportable. Leurs appels au secours, déchirants, sont désormais quotidiens ».
La France appelle au « cessez-le-feu immédiat, à la libération de tous les otages du Hamas, qui doit être désormais désarmé, et à l’accès sans aucune entrave de l’aide humanitaire à Gaza », a ajouté le ministre Jean-Noël Barrot. La veille, vingt-cinq pays, dont le Royaume-Uni, la France, le Canada et le Japon, ont appelé à mettre fin « immédiatement » à la guerre dans la bande de Gaza assiégée par Israël, dans une déclaration commune.