Les employés des 26 marques de vin, de champagne et de spiritueux du groupe se sont mobilisés, vendredi 5 décembre en Champagne-Ardenne, contre la suppression de leur prime de participation.
Une grève chez… LVMH ! Le groupe de luxe de Bernard Arnault a été en proie à un mouvement social inattendu. En Champagne-Ardenne, les entreprises productrices de vin, de champagne et de spiritueux du groupe ont été ankylosées par une grève de grande ampleur, rapporte LCI.
Un type de rassemblement qui n’était “jamais encore arrivé dans cette entreprise. C’est assez rare aussi pour le secteur du luxe”, explique Catherine André, experte en économie.
Des salariés indignés dans une branche qui souffre
Les salariés se sont mobilisés afin de protester contre la décision du groupe de supprimer la prime d’intéressement annuelle versée à l’ensemble des employés depuis 1967. Les syndicats estiment que cela représente une perte directe de 10 à 30 % du salaire annuel pour chaque employé. Plus largement, ils dénoncent “la chute brutale des rémunérations, des suppressions d’emplois massives et un sentiment d’injustice face au partage extrêmement inégal des richesses.”
Pour Catherine André : “Quand on regarde les résultats opérationnels de la branche, c’est moins 33 % au premier trimestre 2025. En 2024, c’était déjà moins 36 %. […] Tout s’est grippé depuis 2024, parce que la Chine a imposé des restrictions d’entrée pour le cognac français. Il y a également eu une baisse de la consommation aux États-Unis, qui est le premier marché à l’export, avec les droits de douane de Donald Trump qui n’ont rien arrangé”.
De leurs côtés, les salariés “ne contestent pas l’existence de difficultés conjoncturelles, mais refusent qu’une baisse relative de performance se traduise par un effacement total de droits acquis pendant des décennies.” Le message porté par cette grève est le suivant : “Il n’y a pas de luxe sans travail et il n’y a pas de champagne sans ceux qui le produisent.”

