Après la Covid, ce couple venu du Pas-de-Calais cherchait une reconversion. Ils ont trouvé le bonheur dans le Sud, mais ont tout quitté pour prendre un nouveau départ audacieux. Rencontre.
À l’heure où les bureaux de tabac tirent le rideau les uns après les autres en zone rurale, faute de repreneur, le tabac presse “Le Rallie” à Revel, en Haute-Garonne, se porte comme un charme.
Après plusieurs décennies passées derrière le tiroir-caisse, les deux gérants ont cédé l’affaire à un couple de néo-Revélois.
Olivier et Laetitia Morand viennent tout droit du Pas-de-Calais, et le monde du tabac presse est entièrement nouveau pour eux. Avant la cinquantaine pour l’un, et la quarantaine pour l’autre, ils ont eu envie de changer de vie et de reprendre à zéro.
“On travaillait en pharmacie. Dans le matériel médical, la logistique, la gestion des stocks pour moi, et la livraison de médicaments à domicile pour ma femme”, précise Olivier Morand.
Puis, après la crise Covid, le couple se pose des questions, notamment professionnelles. Et s’ils montaient leur propre affaire ? La dure réalité économique des dernières années les rattrape vite, et ils revoient leur projet. Pourquoi ne pas reprendre une affaire existante, qui marche bien. Peu importe le type de commerce, tant qu’il se trouve dans le sud du pays, condition non négociable pour les Morand.
La grande inconnue
Ils se mettent en quête de la perle rare et, grâce à une agence, tombent sur le tabac presse “Le Rallie” à Revel. “On l’a visité en janvier”, se rappelle Olivier Morand. Le coup de cœur pour la ville est là : ni trop grande ni trop petite, une clientèle fidèle. Le sort est scellé. Ce sera ce commerce.
Et les Morand n’ont pas fait les choses à moitié. Pour avoir un apport considérable, ils ont dû vendre leur maison dans le Nord. “On a tout quitté, confie le couple. C’est une nouvelle vie, nous partons de zéro.” C’est la “grande inconnue” pour eux, mais l’aventure ne leur fait pas peur.
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Même s’ils ont de l’expérience en logistique et gestion des stocks, avoir sa propre affaire n’est pas de tout repos. Le couple s’y plaît. “La relation client est complètement différente”, admettent-ils volontiers. “On est passés de la pharmacie à la cigarette !”
Mais ils ne regrettent pas cette reconversion atypique, et comptent bien s’installer durablement dans le paysage revélois.