Le maire de Saint-Pé-Saint-Simon invite ce soir à sa table la confrérie de la poule au pot, réunissant, entre autres, bon nombre d’élus de l’Albret. N’y voyez pas de manœuvre politique, Michel Sabathier aime juste la convivialité.
Seul maire de l’Albret élu au second tour en 2020, Michel Sabathier est arrivé le dernier, sur la pointe des pieds, au conseil communautaire. “Personne ne le connaissait ou presque, peut-être des élus voisins du Mézinais”. Près de six ans après, l’édile de Saint-Pé-Saint-Simon fait l’unanimité. Bon vivant, farouchement attaché à la convivialité et profondément généreux, il a contribué à l’harmonie qui règne dans l’assemblée d’Albret Communauté.
En témoigne la grande messe de la confrérie de la poule au pot qu’il organise ce samedi soir dans son village, où tous les élus, devenus des amis, viennent s’attabler. “Je participe au Tacan à Agen mais je file directement les rejoindre après la course”, sourit Nicolas Lacombe.
“Il a contribué à finir d’apaiser les tensions de la fusion”
Tout n’a pas toujours été rose parmi les élus de l’Albret. La fusion des trois communautés en communes en 2017 avait amené son lot de tensions, sur fond de situation financière compliquée et de hausse d’impôts. En 2020, les dissensions étaient quelque peu retombées. “Et je dirais que Michel a contribué à finir d’apaiser les tensions de la fusion, en amenant de la convivialité et du respect, estime Alain Lorenzelli. Il a permis de dépolitiser des choses qui ne pouvaient pas l’être. On n’est pas à l’Assemblée Nationale. On défend nos communes bien sûr, mais sans que ce soit au détriment des voisines.”
L’ancien gérant de l’abattoir de Condom – où son fils Jean-François se présente aux municipales – n’est pas non plus étranger à l’instauration du désormais traditionnel apéritif dînatoire qui clôt les séances du conseil communautaire. “C’est presque devenu un concours entre les communes, à qui accueillera le mieux, sourit le président d’Albret Communauté. Le sous-préfet me dit souvent qu’il ne voit jamais ça ailleurs !” On peut confirmer.
Soutenu par ses pairs lors de son hospitalisation
Mais début octobre, Michel Sabathier a été victime d’un grave problème de santé nécessitant une longue hospitalisation à Agen. Pis, à ce moment-là, sa femme était retenue dans les Landes pour raison familiale. Pour autant, le Saint-Pétois n’était pas seul dans sa chambre d’hôpital. De nombreux élus de l’Albret sont venus le visiter. “À un moment, ils étaient 20 dans la chambre ! J’étais entouré et aidé. Ça m’a beaucoup touché.” Alors, lors du dernier conseil communautaire, Michel Sabathier a ouvert la séance en lisant une lettre d’une voix teintée d’émotion, parlant de la camaraderie, de l’esprit d’équipe et de la gentillesse de chacun des membres. “Il m’a fait pleurer, souffle Paulette Laborde, assise à côté de lui ce soir-là. Il est tellement gentil, toujours le cœur sur la main et doté d’une belle intelligence.”
“On récolte ce que l’on sème. C’est devenu une figure de notre territoire, embraye Alain Lorenzelli. C’est quelqu’un qui a des idées, mais qui partage les relations humaines avant tout le reste.”
Aux origines de la confrérie de la poule au pot de Saint-Pé-Saint-Simon
Nicolas Lacombe se souviendra ainsi longtemps de cette journée où il est allé lui donner un coup de main, “pour tuer trois cochons du côté d’Auch. On est arrivé à midi, sorti de table à 15 heures, fait ce qu’on avait à faire, et on s’est remis à table à 20 heures !” Et c’est tout sauf un hasard si le maire de Nérac et Patrice Dufau ont fêté dernièrement leurs 30 ans de mairie à Saint-Pé-Saint-Simon…
“Et vous connaissez l’origine de la confrérie de la poule au pot, conclut Paulette Laborde. En 2021, pendant les Cantonales où nous nous étions présentés avec Pascal Boutan, on demande à rencontrer les élus de Saint-Pé. Eh bien Michel n’a rien fait de mieux que d’inviter aussi nos concurrents (NDLR : Nicolas Lacombe et Marylène Paillarès) !” Pour l’occasion, il avait cuisiné une poule au pot (en plein mois de juin). Et le Néracais ayant remporté l’élection, le maire-cuisinier a fixé au 6 décembre, date de la Saint-Nicolas, ce joyeux banquet où tous les bords se retrouvent. “Droite ou gauche, ce sont tous des copains”. Et s’il ne fallait pas installer le Gascon à Matignon pour sortir le pays de l’impasse politique après tout ?

