L’arrière de Toulouse et du XV de France s’apprête à lancer la campagne 2025/2026 de la Coupe des champions, ce dimanche 7 décembre face aux Sharks de Durban (Afrique du Sud). À l’avant-veille de ce rendre-vous, il a livré son sentiment sur la compétition, qui a évolué ces dernières années.
Difficile de mettre de côté ses jolis souvenirs d’enfance ou d’adolescence, d’autant plus quand on a fait de son rêve de gosse son métier. C’est un sentiment bien particulier qui habite Thomas Ramos, à l’heure d’entamer ce dimanche 7 décembre la Coupe des champions, la plus prestigieuse compétition de club.
L’arrière (ou ouvreur), avec ses coéquipiers du Stade Toulousain, entame l’édition 2025/2026 de la Champions Cup, ce dimanche 7 décembre à Ernest-Wallon, face aux Sharks de Durban (Afrique du Sud). Des “rouge et noir” qui s’avancent forcément ambitieux : 6 fois titrés (record), ils espèrent récupérer leur titre, abandonné la saison dernière aux joueurs de l’Union Bordeaux-Bègles.
Toutefois, l’actuelle formule de la compétition ne fait pas l’unanimité. Comme bon nombre d’autres joueurs, Thomas Ramos n’épargne pas une récente refonte, et notamment l’arrivée de clubs sud-africains lors de la saison 2022-2023.
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La nostalgie de la “vraie H Cup” face à la réalité
L’international tricolore, en quête d’un troisième sacre personnel après 2021 et 2024, a d’abord exprimé ce vendredi 5 décembre en conférence de presse une forme de regret teinté de nostalgie. Pour lui, la “vraie H Cup comme on l’a connue, je pense que comme enfant elle nous faisait certainement plus rêver”.
Si le rêve d’enfant subsiste chez Ramos – “dire qu’une compétition ne me fait pas rêver, ce serait mentir” –, il est confronté à une réalité désenchantée sur le terrain. L’arrière toulousain met en cause le déséquilibre d’engagement de certains clubs, qui se répercute sur la qualité globale de l’épreuve.
Le diagnostic est sans appel : “Mais on voit que, années après années, il y a des équipes qui ne la jouent pas ou d’autres qui se permettent de faire tourner ou de mettre des mecs en vacances” a-t-il fustigé.
L’implacable constat chiffré
La critique de Ramos prend une dimension bien plus sérieuse lorsqu’elle s’attaque au nombre de participants et à la légitimité de la concurrence. Avec 24 équipes européennes et sud-africaines désormais engagées, le casting s’est élargi, mais la qualité se serait diluée.
L’arrière estime que la concurrence réelle est une illusion mathématique. Son évaluation, livrée sans détour, est un signal d’alarme pour l’organisateur (l’EPCR) : “Au final tu te retrouves avec je ne sais pas combien d’équipes, 24 je crois… Et si on s’amuse à compter combien d’équipes jouent vraiment cette compétition, je pense qu’avec les deux mains c’est largement assez. Ça pose problème je pense.”
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Cette estimation – dix équipes, tout au plus – traduit le fardeau du double calendrier. Face aux impératifs du championnat national (Top 14 ou URC), et parfois à des difficultés financières, de nombreux clubs (principalement anglais ou écossais/gallois) ne peuvent se permettre d’aligner leur meilleur XV. Ils choisissent donc de sacrifier l’Europe, ce qui, selon Ramos, rend l’accès au titre plus aisé pour les mastodontes français comme Toulouse.
L’ambition toulousaine et le défi de l’EPCR
Pour Thomas Ramos, cette situation ne fait qu’aiguiser la soif de victoire du Stade Toulousain. Le message est clair : “Mais nous, on est motivés pour jouer cette compétition à fond.”
Alors que la Champions Cup est devenue la chasse gardée des clubs français depuis 2021 (La Rochelle, Stade Toulousain, UBB), la dénonciation de l’arrière international souligne la nécessité pour l’EPCR de repenser un format qui semble épuiser certains participants sans garantir un niveau de jeu constant.
Ramos a posé la question sans attendre de réponse : “Après ce n’est pas à moi de poser la question du pourquoi, du comment. Il y a des gens qui décident bien mieux que nous là-dessus.”

