À Auch, chef-lieu du Gers, entre marché hebdomadaire et parkings saturés, des Auscitains et commerçants dénoncent des difficultés de stationnement devenues quotidiennes dans la basse ville. Bien que la commune compte des centaines de places, celles-ci semblent prises d’assaut, particulièrement les jours de marché.
Les bras chargés de sacs remplis d’œufs et de légumes, Hélène presse le pas vers sa voiture, garée en face du restaurant McDonald’s, sous une légère pluie. “Je reviens du marché et j’ai dû me garer si loin parce qu’il n’y a aucune place”, lâche-t-elle. Et tous les jeudis, à Auch, c’est la même histoire : les voitures tournent, les places s’improvisent. Jour de marché oblige.
Alors que les Auscitains dénoncent des difficultés de stationnement récurrentes, les commerçants, eux, voient leurs parkings saturés. “Nous avons des retours de clients qui se plaignent, c’est même journalier”, explique le chef adjoint du magasin de produits frais Fresh, situé rue Clément-Ader. Pour lui, le problème dépasse largement son parking : il concernerait toute la basse ville du chef-lieu gersois.
“Tout le monde se plaint de ne pas pouvoir se garer, et pas seulement le jeudi, ajoute-t-il. Le stationnement à Auch, c’est compliqué. Et nous, commerçants, nous sommes vraiment embêtés avec ça.”
Des commerçants dépassés ?
Le jeudi, les places sont prises d’assaut par les habitués du marché. Mais, selon le chef adjoint de Fresh, la situation reste tendue le reste de la semaine. “Les autres jours, ce ne sont pas des gens du marché, forcément, puisqu’il n’a lieu qu’une fois par semaine. On voit bien que ce sont des personnes qui travaillent et qui se garent là. Et eux, ils restent du matin jusqu’à 17 heures.”
Les responsables du magasin, qui disposent pourtant d’un parking privé, ne souhaitent pas pour autant jouer les contrôleurs. “On ne fait pas les vigiles, ce n’est pas notre politique. On comprend les gens, et pour le jeudi, on explique qu’il existe certaines solutions.”
Même constat devant La Mie de Pain, avenue de l’Yser. Là aussi, panneaux et marquages au sol indiquent que le parking est réservé à la clientèle, comme chez McDonald’s, où un vigile s’assurerait de la privatisation du parking. Un peu plus loin, le magasin Tollens bénéficie lui aussi d’un parking privatisé. “C’est vrai que souvent, les gens utilisent notre parking… On a bien mis des panneaux réservés, mais ce n’est pas toujours respecté. Après, on laisse faire, parce que si on commence à les empêcher de se garer, ils n’achèteront plus chez nous”, confie Christelle, la responsable.
860 places gratuites en centre-ville
Selon la collectivité, la ville d’Auch compte plus de 330 places en zone bleue (stationnement limité à une heure), près de 260 places payantes et environ 860 places gratuites en centre-ville. Ce dernier nombre a diminué au fil des années au profit d’un stationnement de courte et moyenne durée, jugé plus favorable à l’activité économique.
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Le projet de requalification de la caserne Espagne soulève, lui aussi, la question du stationnement, même si un parking d’une quinzaine de places pourrait y voir le jour, précisaient les porteurs du projet en juin. En parallèle s’ajoute le projet de la construction d’un parking à silo de 200 à 300 places, qui serait situé sur l’emplacement de l’ancien gymnase de la caserne (à proximité du Noctile). Le parking de Circa est déjà bien garni en semaine depuis l’installation de l’institut de soins infirmiers (Ifsi) l’an dernier.
Quoi qu’il en soit, pour Hélène, qui a fait la route depuis Montaut-les-Créneaux (12 km) spécialement pour le marché, la situation reste pénible. Elle compte bien continuer de se garer sur toutes les places qui sont disponibles. “Et si en plus je me fais virer par des vigiles, je ne viendrai plus dans ces commerces”, lance-t-elle avant de grimper dans sa voiture.