La sécurité des cyclistes à Pau est au cœur d’une expérimentation controversée. Depuis le 18 novembre, un nouveau plan de circulation modifie les priorités sur un rond-point de l’agglomération, suscitant frustration et méfiance chez les usagers.
Une expérimentation visant à sécuriser la circulation des cyclistes sème la discorde dans l’agglomération paloise. Mardi 2 décembre, la circulation était à nouveau modifiée au rond-point Éric Tabarly de Pau (Pyrénées-Atlantiques), rapporte Ici Béarn Bigore. Un endroit où “un accident mortel s’est produit” selon la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées.
Il s’agit de la dernière phase d’expérimentation d’un projet visant à améliorer la sécurité des cyclistes. Désormais, les automobilistes ne disposent plus que d’une seule voie, contre deux habituellement, pour sortir en direction de l’est et de l’ouest. L’agglomération paloise assure que “c’est la phase la moins contraignante” en raison d’un trafic moins important entre la rue Ronsard adjacente et le Technopole Hélioparc.
“Très dangereux”
Depuis le 18 novembre, début de l’expérimentation, l’ordre de priorité a été changé au rond-point : les bus Fébus de l’agglomération paloise sont prioritaires sur les cyclistes, qui sont eux-mêmes désormais prioritaires sur les voitures. Des panneaux “cédez le passage” et des marquages au sol jaune ont été installés aux sorties concernées pour accompagner cette nouvelle règle.
Ces modifications suscitent des réactions mitigées chez les usagers. “C’est n’importe quoi parce que dans le code de la route, les cyclistes n’ont pas la priorité dans cette situation-là et donc pourquoi on modifierait le code de la route ?”, fustige Jean-Claude. Il ajoute : “Là, il y a un cédez le passage mais pas partout donc les cyclistes se pensent prioritaires et c’est très dangereux.” Hélène aussi estime que les modifications “amènent plus de la contrainte qu’autre chose” : “ça gêne la circulation et ça crée des problèmes réguliers”, assure l’automobiliste.
“Ça peut créer des accidents”
Juliette, cycliste, est plus nuancée : “C’est une excellente idée mais ça veut dire que les cyclistes sont en confiance, ils font moins attention aux voitures et ça peut créer des accidents.” Une autre cycliste, Nadège, assure quant à elle ne pas baisser la garde : “On est tout le temps en train de faire attention même si parfois on passe vite à certaines intersections. On est tout le temps en train de tourner la tête, de regarder partout, on sait qu’on est très en danger donc on fait déjà très attention.”
Cette ultime phase se terminera le 10 décembre. Des analyses seront menées pour étudier les effets de ces trois phases de test afin de modifier potentiellement le plan de circulation pour sécuriser les cyclistes.

