La jeune navigatrice, benjamine du dernier Vendée Globe lors duquel elle a acquis une formidable popularité, a récemment accepté de s’investir sur un événement organisé par la Ville de Pornic (Loire-Atlantique), contre rémunération.
Le cachet de la discorde. Violette Dorange est l’une des nouvelles icônes de la voile française, propulsée star après avoir été, à 24 ans, la benjamine du dernier Vendée Globe.
Mais l’aura de la Charentaise est aujourd’hui prise dans la houle d’une polémique financière. Comme le révèle Ouest-France ce mardi 18 novembre, la skippeuse a participé le 6 septembre dernier à la quatrième édition du festival nautique de Pornic en tant que marraine, un événement qui comprenait conférences, rencontres avec le public et séances de dédicaces.
Deux mois plus tard, le 13 novembre, le coût de cette prestation a créé une ambiance électrique au conseil municipal. Le cachet versé à Violette Dorange s’élève à 18 000 euros, un montant jugé “très élevé” par l’opposition municipale.
Un montant jugé “élevé” face au budget sport
Chef de file de l’opposition, Antoine Hubert a dressé un parallèle pour dénoncer cette dépense : “Cela fait beaucoup pour quelques heures à peine de présence, surtout quand on sait que le budget annuel global du sport s’élève à 55 000 euros à Pornic.”
L’opposition a souligné que, en comparaison, l’aide aux projets des sportifs de haut niveau n’atteignait que 5 150 euros, tandis qu’une aide à l’achat des licences sportives ne bénéficiait qu’à 30 enfants de la commune. La somme de 18 000 euros a instantanément soulevé des questions sur la pertinence des dépenses publiques.
La maire Les Républicains de Pornic, Claire Hugues, a balayé la polémique, défendant la pratique : “Faire venir un grand témoin n’est jamais gratuit”, a-t-elle soutenu. Elle a notamment rappelé qu’une prestation similaire de Philippe Croizon deux ans auparavant avait coûté 15 000 euros.
Cachets des athlètes : entre marché et légitimité
Au-delà de l’enjeu local, la polémique interroge le marché des conférenciers et parrains sportifs auprès des collectivités. Des agences spécialisées, comme Hyfen et Startnplay, confirment que le recours à ces célébrités est courant, notamment avant les Jeux Olympiques de 2024. Leur catalogue affiche des noms prestigieux comme Alain Bernard, David Douillet, ou Arsène Wenger.
Cependant, les experts du secteur sont partagés sur le tarif de la navigatrice. Ludovic Depp, fondateur d’Hyfen, a reconnu que 18 000 euros était “très élevé”, précisant auprès de nos confrères : “J’ai des célébrités qui sont deux fois plus connues qui coûtent moins cher, mais je n’ai pas tous les détails de la prestation.”
De son côté, Christophe Quiquandon, patron de Bros. Agency, qui gère les interventions de Violette Dorange (et d’Antoine Dupont), a défendu un tarif qu’il juge “plutôt une fourchette basse pour un gros calibre comme Violette Dorange”.
La polémique de Pornic soulève ainsi une question éthique complexe : celle de l’équilibre entre la nécessité pour les athlètes de financer leur carrière et l’utilisation des deniers publics par les collectivités pour promouvoir le sport.

