November 8, 2025

France-Afrique du Sud : "Beaucoup de tests positifs…" Pourquoi l’ombre du dopage plane toujours sur les Springboks

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Les joueurs sud-africains, doubles champions du monde, défient les Bleus au Stade de France ce samedi 8 novembre, deux ans après avoir dominé ces mêmes Tricolores en quart de finale de la Coupe du monde 2023.

Le poids du soupçon. Éternel ? Depuis de nombreuses années, l’équipe de rugby d’Afrique du Sud traîne dans son sillage une réputation sulfureuse en matière de dopage.

“Les athlètes sud-africains ont cinq à dix fois plus de contrôles positifs que la moyenne internationale”, alertait, en 2023, l’ex-journaliste Clinton Van der Berg, auteur de l’ouvrage Armes et aiguilles : un voyage au cœur de la culture des stéroïdes et des drogues dans le sport sud-africain.

Une tendance qui n’a pas faibli, ces derniers jours, à l’approche de la rencontre très attendue des Springboks au Stade de France, ce samedi 8 novembre, face aux joueurs du XV de France.

Le cas du pilier Asenathi Ntlabakanye, appelé pour disputer la rencontre malgré deux récents contrôles positifs, a notamment cristallisé les critiques.

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Clinton Van der Berg souligne que ces pratiques remontent aux années 1980 et 1990, héritage d’une culture de performance intensive qui imprégnait même les écoles. Et pas seulement dans le rugby : la sprinteuse Liza de Villiers avait été contrôlée positive à seulement 14 ans.

Selon l’expert, le phénomène se serait aggravé les années suivantes : “Dans le rugby des lycées, à partir des années 2000, 2010, le problème a été grave” exprime-t-il auprès de nos confrères de L’Équipe. “Il y a eu beaucoup de tests positifs. L’attention est presque disproportionnée sur le rugby des lycées en Afrique du Sud. C’est très populaire. Il y a des sponsors, ça passe à la télé, c’est un business. Il y a une forme de pression, car il y a de possibles contrats pros au bout.”

“On est surpris”

Plus récemment, une photo du vestiaire sud-africain rendu publique au moment de la Coupe du monde 2019 avait suscité beaucoup d’étonnements et de commentaires, tant les physiques des joueurs paraissaient disproportionnés.

Cette photo du vestiaire sud-africain avait beaucoup fait parler en 2019.
Cette photo du vestiaire sud-africain avait beaucoup fait parler en 2019.
DR

Face à ces affaires, la Fédération sud-africaine (SARU) et l’agence nationale antidopage (SAIDS) ont pris des mesures significatives. Les contrôles se sont intensifiés chez les jeunes, notamment dans les lycées où la pression médiatique et les contrats professionnels potentiels augmentent le risque de dopage.

“Les cas sont devenus plus rares, et on est surpris chaque fois qu’il y en a un nouveau”, précise Van der Berg. Les pros, eux, subissent désormais des tests stricts lors des rassemblements des Springboks.

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Cependant, la situation reste fragile. Le seul laboratoire national a perdu son accréditation, obligeant les envois à l’étranger, et certains sportifs mineurs continueraient d’être protégés par des mentions ambiguës dans les rapports.

L’Agence mondiale antidopage avait d’ailleurs rappelé à l’ordre les Sud-Africains, sommés de se conformer aux dernières exigences, avant le Mondial 2023.

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