Vainqueur du dernier Tournoi, le XV de France retrouve son ossature “premium” pour défier les doubles champions du monde sud-africains, après une tournée en Nouvelle-Zélande marquée par trois revers.
On y est… Deux ans que la France du rugby attend ça. Après avoir vu leur rêve de premier sacre mondial brisé par les Sud-Africains, les Bleus retrouvent leurs bourreaux verts. Depuis quelques semaines, tous se sont appliqués à déconstruire l’idée d’une éventuelle revanche face à ceux qui sont désormais doubles champions du monde en titre.
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Et comment leur donner tort ? Aussi prestigieux soit-il, un succès ce soir à Saint-Denis, là où tout s’est brusquement arrêté le 15 octobre 2023 (28-29), n’aurait pas le pouvoir d’effacer la douleur d’une élimination traumatisante. Ni de mettre les coéquipiers de Gaël Fickou sur le chemin d’un sacre planétaire. Pour autant, il pourrait faire date dans la construction de celui menant en Australie. Qui plus est en l’absence d’éléments majeurs blessés (Mauvaka, Atonio, Cros, Dupont, Moefana) après avoir activement contribué à la conquête du dernier Tournoi, le second de cette génération.
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La chasse est ouverte
Une chose est sûre, il va en dire beaucoup des progrès bleus en matière de gestion de la pression, dans les luttes aériennes comme sur les couvertures en fond du terrain. Car si personne ne doute de la valeur de cette équipe en matière de combat – qui plus est dans ce format avec une troisième ligne ultra-dense et un cinq de devant entier sur le banc –, sa capacité à répondre à ce que va lui proposer l’Afrique du Sud est pour l’heure entourée d’un gros point d’interrogation, les quatre essais encaissés il y a deux ans trouvant leur source dans cette phase de jeu parfaitement maîtrisée par les Boks. “Est-ce qu’on a progressé ? À l’entraînement, je dirais oui. Mais l’entraînement n’est que l’entraînement. Le match, ça sera autre chose”, souriait jeudi Fabien Galthié à l’évocation de ce secteur s’annonçant crucial.
À quatre reprises, le sélectionneur français a insisté sur le fait que le XV de France allait se retrouver face à “peut-être la meilleure équipe au monde qui ait jamais existé”, qui vient de s’offrir un second Rugby Championship consécutif. Une nation que les différents joueurs ayant enfilé le maillot frappé du coq n’ont réussi à battre “qu’une fois sur les 15 dernières années”. C’était à Marseille, en 2022, au prix d’un combat titanesque (30-26). C’est dire l’ampleur du défi qui attend les 23 élus du soir. “L’équipe d’Afrique du Sud, en gros, c’est 15 chasseurs sur le terrain, analyse l’ancien demi de mêlée. Ils sont en chasse. Ils sont en chasse au sol, ils sont en chasse en l’air. Et c’est très bien fait. Donc, leur stratégie est très claire. C’est une équipe de chasseurs.”
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Dans l’idéal, pour ce qui s’apparente déjà comme le sommet de leurs tests automnaux sans dénigrer les Fidji et une Australie sur le chemin de la rédemption, les Bleus aimeraient ne pas avoir à endosser de nouveau le rôle du gibier, mais plutôt être “stratégiquement en capacité de devenir des chasseurs”. C’est tout l’enjeu de la soirée et le mot d’ordre de Galthié et son staff depuis qu’ils ont réuni leurs troupes à Marcoussis. “Est-ce qu’on va y arriver ? Ce qui est sûr, c’est qu’on y travaille et qu’on cherche absolument à ne pas être que des chassés et à être en capacité de transiter du rôle de chassé à rôle de chasseur”, répond le sélectionneur.
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Guerre des nerfs
Dans ce qui s’annonce être un bras de fer aussi bien physique que tactique, avec une guerre des nerfs entamée depuis plusieurs semaines par les toujours chambreurs Boks, sur fond d’espionnage supposé par leurs moins de 20 ans présents au CNR, mais aussi de publications évocatrices sur les réseaux sociaux (images marquantes du quart 2023, dont le contre de Kolbe sur Ramos, publication avant son officialisation de la compo française par Erasmus, le boss des Springboks et stratège hors pair en matière de communication), il n’est pas incongru d’attendre une innovation ou deux à même de prendre au dépourvu l’adversaire.
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Et c’est en ce sens que le staff, qui s’attend aussi à être surpris – “Avec le temps de préparation qu’ils ont, et comme ils ont une vision très spécifique de chaque rendez-vous, ils sont en capacité de débuter un match d’une manière totalement opposée” – a choisi de “raccourcir le temps d’observation” des séances ouvertes à la presse. “Il faut expliquer que le rugby est un sport stratégique et que dans la stratégie et la tactique, il faut qu’il y ait un peu de mystère”, s’amuse Galthié. Le moment est venu de le lever.
La tendance : France 49 % – Afrique du Sud 51 %