Installé à Cahors depuis un an, Thibaut Vincent, ancien joueur de haut niveau et vice-champion du monde de roller hockey, n’a pas raccroché les patins. À 53 ans, ce passionné veut faire découvrir sa discipline dans le Lot, où elle n’existe pas encore.
“Arrivé à Cahors il y a un an, Thibaut Vincent n’est pas un habitant comme les autres. Sous son air tranquille d’animateur à la MJC, se cache un vice-champion du monde de roller hockey. À 53 ans, ce Bourguignon d’origine, formé au hockey sur glace dès l’enfance, rêve désormais d’offrir une nouvelle vie à sa discipline dans un département où elle est encore… inconnue.
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“Ici, personne ne pratique le roller hockey. J’ai cherché, contacté des associations, mais il n’y avait rien”, explique-t-il. Qu’à cela ne tienne : Thibaut a décidé de s’y mettre. Depuis quelques mois, il a ouvert une section roller hockey au sein de la MJC de Cahors, une première dans le Lot. “C’est un test. Si on attire assez d’adhérents, on créera un vrai club l’année prochaine”, confie-t-il avec enthousiasme.
De la glace au bitume
Né à Dijon, Thibaut a grandi dans les Alpes, où il a chaussé ses premiers patins à quatre ans. “Là-bas, le hockey, c’est presque une religion”, sourit-il. Après un parcours de haut niveau, National 1, National 2, Ligue Magnus, il raccroche temporairement les gants à la fin des années 1990. Mais difficile de tenir loin des patins. “Au bout de six mois, ça me manquait trop.”
C’est alors qu’il découvre le roller hockey, version sans contact du sport de glace. “Pas de mise en échec ici, c’est un jeu mixte, plus stratégique, plus rapide, et surtout plus accessible.” Séduit, Thibaut s’y consacre pleinement. Il s’entraîne un peu partout, à Béziers, Nantes, puis à l’île de La Réunion, et accompagne plusieurs générations de joueurs et joueuses.
Vice-champion du monde à 50 ans passés
Sa carrière de joueur n’est pourtant pas terminée. En 2019, il est sélectionné en équipe de France vétérans (plus de 50 ans). Le championnat du monde se déroule en Italie.
“On a battu les États-Unis, sorti le Canada en phase de poule, et perdu la finale contre les Tchèques.” Résultat : une médaille d’argent mondiale pour l’équipe tricolore. “C’est une belle revanche. À 17 ans, je rêvais de l’équipe de France. Je l’ai finalement rejointe trente ans plus tard”, raconte-t-il, avec fierté.
Un nouveau défi dans le Lot
Aujourd’hui, Thibaut veut transmettre. “Le roller hockey, c’est un sport complet, mixte, sans danger, qui développe la stratégie et le collectif.” Il espère créer à Cahors une structure pérenne, “D’abord une section loisirs, puis des équipes jeunes, les 9-11 ans, c’est la clé. Et pourquoi pas une équipe 100 % féminine.” Mais le chemin reste long. “On n’a pas encore de salle adaptée. Le sol actuel est trop mou, les roues s’enfoncent. Il nous faut un sol dur, type résine ou parquet.” Malgré ces obstacles, Thibaut reste optimiste. Sa fille, Danaé, gardienne de but, l’aide à encadrer les séances et à faire connaître le sport.
S’il dit ne plus viser les Mondiaux, “ma tête veut, mon corps un peu moins”, il rêve tout de même de remettre un pied en compétition régionale. “Je suis né avec ça. Je partirai avec ça. À 70 ans, je serai encore sur les rollers”, lâche-t-il dans un rire franc.