La semaine se poursuit sur une nouvelle séquence du marathon budgétaire. Après huit jours de débats intenses sur les recettes de l’État, les députés abordent désormais le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026. Au programme : franchises médicales, arrêts maladie, pensions et réforme des retraites suspendue. Un texte hautement inflammable, rejeté en commission, qui doit être examiné jusqu’au 12 novembre.
Manuel Bompard (LFI) dénonce un budget “injuste et indigne”
Très offensif sur Franceinfo , le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, a promis de “faire le maximum pour empêcher ce budget” , qu’il juge “injuste socialement et dangereux économiquement”. Selon lui, “des économies sont faites sur les malades chroniques” tandis que “les milliardaires vont payer moins”. L’élu des Bouches-du-Rhône répète son objectif : faire tomber le PLFSS et réclamer “un changement d’orientation économique”.
ud83dudd34 Sécurité sociale u27a1ufe0f “Il y a des économies qui sont faites sur des gens qui sont atteints de maladies chroniques, je trouve ça particulièrement indigne de faire des économies sur ce sujet. Mon objectif, c’est de battre ce budget de la sécurité sociale”, dit Manuel Bompard pic.twitter.com/amEQjdFoQh
— franceinfo (@franceinfo) November 4, 2025
Guedj tacle LFI : “Nous, on obtient des avancées”
Le socialiste Jérôme Guedj a répondu ce matin sur Franceinfo aux critiques de La France insoumise, qui accuse le PS de “changer d’alliance”. “C’est la différence entre une gauche qui rouspète et une gauche qui obtient des avancées concrètes dans un contexte sans majorité”, a-t-il lancé. Le député de l’Essonne défend la stratégie de compromis du PS, qui a pesé sur la suspension de la réforme des retraites.
ud83dudd34 “La méthode qu’est la nôtre depuis le début permet d’avoir des avancées (…). Rentrer dans la négociation, créer du rapport de force, comme nous l’avons fait, nous socialistes, ça porte ses fruits.”
ud83dudde3 Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne. #canal16 pic.twitter.com/nAAVfkYWYR
— franceinfo (@franceinfo) November 4, 2025
Philippe Juvin (LR) appelle à “baisser massivement la dépense publique”
Sur Europe 1 et CNews , le député LR Philippe Juvin, rapporteur général du budget, a redit que “la marge de manœuvre n’est pas sur les impôts mais sur la dépense”. Estimant que la France “est déjà au maximum fiscalement”, il plaide pour un tournant de rigueur et de production. L’élu alerte aussi sur le risque d’une “loi spéciale” en cas de blocage persistant : “Il y aura un budget avant la fin de l’année, mais ce ne sera peut-être pas le fruit d’un vote.”
Farandou assume des mesures “agressives” et prévient : “La générosité a atteint ses limites”
Sur France Inter, le ministre du Travail et des Solidarités Jean-Pierre Farandou a défendu les mesures controversées du PLFSS, estimant que “la générosité des politiques sociales est peut-être arrivée à son terme”. Tout en assurant rester “ouvert à la discussion”, il justifie des décisions “difficiles mais nécessaires” pour redresser les comptes sociaux. Le ministre confirme notamment la volonté de supprimer la prime de Noël pour les allocataires sans enfant , au nom de “l’équilibre collectif”.
Budget de la Sécu : “La générosité qu’on a connue pendant des décennies est peut-être arrivée à son terme”, assume le ministre du Travail et des Solidarités @JPFarandou, au sujet d’une possible suppression de la prime de Noël pour les personnes sans enfants. #LaGrandeMatinale pic.twitter.com/hLH9HmidQ1
— France Inter (@franceinter) November 4, 2025
Sébastien Chenu (RN) s’en prend à la gauche et à la droite
Invité de la matinale de TF1 , Sébastien Chenu a vivement attaqué ce matin ses adversaires politiques, accusant la gauche de “vouloir tout taxer” et Bruno Retailleau “de défendre 0,5 % des Français”. Le député du Nord affirme que le RN ne soutient “aucune hausse d’impôts” mais prône une “justice fiscale” contre “les détournements”.
Près de 2 500 amendements déposés sur le budget de la Sécu
Le chiffre donne le vertige : 2 483 amendements ont été déposés pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, selon un comptage de TF1/LCI . Parmi eux, 136 ont été jugés irrecevables et 27 retirés. La droite parlementaire en est la principale contributrice, avec près de 500 propositions, soit un cinquième du total. Un flot d’amendements qui illustre la paralysie politique qui s’installe à l’Assemblée, où chaque camp tente d’imprimer sa marque avant un vote au résultat incertain.
Biocarburants : un premier revers pour le gouvernement
Hier, les députés ont rejeté une mesure du budget de l’État visant à supprimer les avantages fiscaux accordés aux biocarburants B100 et E85. Une décision saluée par les filières agricoles, mais qui complique un peu plus la trajectoire budgétaire de l’exécutif, qui confirme la fragilité de sa majorité , confrontée à des alliances fluctuantes selon les articles.
Ce qu’il faut attendre de la journée à l’Assemblée
Les débats sur le PLFSS débuteront à 17 heures cet après-midi, avec pour horizon un vote solennel le 12 novembre. D’ici là, près de 2 500 amendements devront être examinés. Le gouvernement compte sur des concessions, notamment sur le gel des pensions, pour éviter un blocage total. Sébastien Lecornu espère convaincre les socialistes de s’abstenir plutôt que de voter contre, tandis que la droite réclame la suppression de l’article suspendant la réforme des retraites. Une journée charnière pour le Premier ministre.
Le marathon budgétaire entre dans sa deuxième phase
Après huit jours de débats sur la partie “recettes” du budget de l’État, les députés ouvrent ce mardi l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2026 . Suspendu en commission, le texte arrive dans un climat électrique. L’exécutif espère ramener le déficit de la Sécu à 17,5 milliards d’euros l’an prochain, contre 23 cette année. Mais la bataille s’annonce rude : gauche et droite dénoncent des “mesures injustes”, tandis que la majorité tente d’éviter un nouvel épisode de censure.

