November 3, 2025

DIRECT. Budget 2026 : l’Assemblée s’enlise, le gouvernement cherche la sortie de crise

Les discussions reprennent ce lundi matin autour du projet de loi de finances pour 2026. Le gouvernement et les parlementaires tentent de boucler la partie “recettes” – c’est-à-dire l’ensemble des impôts et taxes – alors que l’arriéré d’amendements et les réticences politiques rendent quasi impossible un vote dans les délais prévus. Sébastien Lecornu va aujourd’hui rencontrer les présidents de groupe parlementaires à l’Assemblée nationale pour tenter de faire avancer la machine.

Finances sociales : la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme

Dans une note rendue publique ce matin, la Cour des comptes évoque une “perte de contrôle” de la trajectoire des finances sociales : le déficit de la Sécurité sociale grimperait à 23 milliards d’euros en 2025, soit un plus haut hors-Covid depuis 2012 et plus du double de 2023. Si la conjoncture se raffermit et que les mesures du PLFSS 2026 sont tenues, la Cour entrevoit un début de redressement, mais prévient : la situation exige des corrections rapides et crédibles.

LFI boycotte la réunion gouvernementale de 13h15

Aurélie Trouvé annonce que La France insoumise n’ira pas à la rencontre intergroupes convoquée à 13h15 au ministère des Relations avec le Parlement. “La démocratie parlementaire, c’est dans l’hémicycle”, fustige la députée, qui refuse toute concertation “hors sol”. “Nous croyons en la démocratie parlementaire, c’est dans l’hémicycle avec les élus du peuple que ça se passe. Ça ne se passe pas dans un ministère”, a-t-elle martelé.

PS : le vote dépendra des concessions obtenues

Sur France Inter, Olivier Faure durcit le ton : si le Parti socialiste n’obtient pas “gain de cause” sur ses priorités – dont la taxe dite “Zucman” – il votera contre le projet de budget de l’État. Le premier secrétaire précise ne pas rechercher “un budget socialiste”, mais un texte “révisé” et “plus juste” que la copie initiale.

Amélie de Montchalin assume : pas de retour au 49.3 et un budget “pas invotable”

Sur RTL, Amélie de Montchalin réaffirme la ligne du gouvernement pour le vote du budget, malgré les difficultés : le renoncement au 49.3 est acté et il n’y aura “pas de retour en arrière”. La ministre des Comptes publics défend un texte de “compromis” et juge “pas invotable” un déficit autour de 4,7 %, tout en étrillant LFI et RN, accusés de “faire dérailler le train”.

Délais intenables : Éric Coquerel serre la vis

Le président de la commission des finances, Éric Coquerel, tire la sonnette d’alarme ce lundi matin sur Public Sénat : trop d’amendements, un calendrier “parti avec deux semaines de retard”, et la crainte d’un gouvernement “qui joue la montre”. Il annonce vouloir réduire le temps de présentation des amendements pour tenter de sauver un atterrissage parlementaire. En filigrane, le spectre d’un passage en ordonnances ou d’une loi spéciale s’installe dans le débat, alimentant la crispation des oppositions.

Budget : “On a un nombre d’amendements anormal de la part des groupes gouvernementaux, on avance très lentement”, constate @ericcoquerel (LFI) qui craint que la première partie ne soit pas examinée le 23 novembre et alerte sur le recours aux ordonnances.#BonjourChezVous pic.twitter.com/bRYgfYHLBI

— Public Sénat (@publicsenat) November 3, 2025

Vers un report probable du vote solennel

Alors que les débats s’éternisent et que le nombre d’amendements reste très élevé, le rapporteur général du budget Philippe Juvin (LR) a estimé que l’Assemblée nationale “n’aura vraisemblablement pas le temps” de voter la partie recettes ce mardi comme prévu.

Lecornu à la manœuvre : rencontre avec les groupes parlementaires

Le Premier ministre Sébastien Lecornu va rencontrer aujourd’hui les présidents de groupe à l’Assemblée nationale. Objectif : débloquer le chantier budgétaire après l’impasse provoquée par le trop-plein d’amendements. Le gouvernement mise sur cet échange pour relancer la négociation autour des recettes de l’État, apaiser les tensions et éviter un vote manqué. À défaut d’accord, le risque est grand de voir l’adoption du budget 2026 vaciller et d’entrer dans une période d’incertitude politique et économique.

Reprise des débats à l’Assemblée

Ce lundi matin, l’Assemblée nationale entame une nouvelle journée d’examen du projet de loi de finances pour 2026, focalisée sur la partie “recettes”. Avec plus de 2 400 amendements en file, les députés sont sous pression pour boucler rapidement les échanges. Toutefois, de nombreux groupes parlementaires font état de désaccords persistants sur les mesures fiscales proposées, et l’imminence d’un vote solennel reste très incertaine. Le gouvernement attend de ce lundi une clarification, voire un compromis, pour éviter une crise budgétaire prolongée.

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