October 31, 2025

"On se retrouve le temps d’un week-end pour couper le bois" : une forêt familiale permet de chauffer les foyers

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Chaque automne, Cédric Dupuy rejoint sa famille à Eauze, dans le Gers, pour couper les arbres tombés. Du bois qui permet de chauffer les foyers de tous les membres de la famille depuis des générations, offrant une économie bienvenue sur la facture énergétique. Reportage.

Entre les murs de sa grande propriété en pierre, le poêle à bois ronronne dans la cuisine, qui fait aussi office de salle à manger. En cette fin octobre, les températures ont déjà chuté, et Cédric Dupuy savoure le confort d’une chaleur douce sans trop de dépenses. Chaque année, l’éleveur de poulets consacre un week-end à Eauze, dans le nord-ouest du Gers, pour faire le plein de bois en vue de l’hiver.

“Je vais sur la propriété de mon oncle, qui possède un petit bois privé, explique le Gascon. Il appartient à notre famille depuis toujours. On s’y retrouve le temps d’un week-end pour couper le bois.” Une dizaine de membres de la famille se mobilisent alors pour tronçonner les arbres tombés lors des tempêtes de l’année, les débiter, les ramener et les stocker près de la maison familiale.

“Quand beaucoup d’arbres sont tombés, on s’y met sur deux ou trois week-ends. On doit couper une dizaine d’arbres, plus ou moins grands”, précise-t-il. Au-delà de l’aspect pratique, ces moments sont aussi l’occasion de se retrouver. “Bien sûr, tout le monde ne s’occupe pas de couper le bois : les petits-cousins restent à la maison”, sourit Cédric Dupuy.

Du petit bois à foison

De retour chez lui, à Valence-sur-Baïse, l’éleveur et conseiller commercial doit chauffer sa vaste maison de 300 m². Deux poêles à bois assurent le confort des pièces principales, tandis que les chambres et les plus petits espaces sont chauffés au fioul. “Les poêles ne suffiraient pas à tout chauffer, même si j’ai beaucoup de bois”, précise-t-il.

Chaque année, les bois sont rangés et bâchés près de la maison familiale.
Chaque année, les bois sont rangés et bâchés près de la maison familiale.
DDM – SD

Sur sa propriété de huit hectares, dont un boisé, il lui arrive de couper quelques arbres tombés, mais “ça ne suffirait pas pour passer l’hiver”, regrette-t-il. En revanche, se fournir gratuitement en bois lui permet de réaliser de belles économies. En effet, pour un stère de bois, le prix moyen se situe entre 45 € et 120 €, généralement autour de 70 €.

“Pour le fioul, je dépense entre 1 000 et 1 200 litres par an, ce qui représente un certain coût”, ajoute-t-il. Le bois apparaît donc comme une solution bienvenue pour alléger la facture énergétique.

Un circuit court au sein de la famille

Chaque année, le petit bois familial d’Eauze se régénère naturellement. “On ne se rend pas compte de la quantité que ça produit”, sourit Cédric. Un moyen, pour toute la famille, de tendre vers une forme d’autonomie énergétique. Là-bas, on récolte principalement du chêne. “Mais nous n’abattons jamais d’arbres vivants”, tient-il à préciser.

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Ces week-ends forestiers s’accompagnent souvent d’une cueillette de champignons, profitant de l’humidité du sous-bois. “Moi, je ne suis pas très champignons, mais certains en ramassent “, confie-t-il.

Dans cette famille gersoise, l’entraide est une valeur essentielle. Lorsque Cédric rentre avec son bois, il pense aussi à laisser quelques poulets à ses proches. “On partage nos ressources, c’est une façon de vivre, explique-t-il. Et j’ai l’impression que beaucoup de familles gersoises ayant une ferme fonctionnent ainsi.”

Une façon, pour Cédric Dupuy, de vivre en circuit court et de garder la chaleur du foyer… Sans trop faire flamber le budget.

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