December 15, 2025

"Dans l’artisanat, il y a des hauts et des bas" : cette créatrice vend des moutons en bois et en laine colorée uniques

l’essentiel
L’artisanat de la laine prend vie grâce à Virginie Lakatos, créatrice de moutons en bois uniques. Chaque pièce nécessite sept heures de travail. Malgré des ventes fluctuantes, sa passion et une clientèle fidèle soutiennent son activité.

“J’ai toujours aimé les moutons. Un jour, sur un marché du club d’équitation de ma fille, une personne vendait d’énormes sacs de laine, très belle et brute. J’ai trouvé ça très joli alors j’ai acheté”, sourit Virginie Lakatos, dirigeante de l’entreprise L’Écho des Matières, basée à Frayssinhes. “Pendant deux ou trois ans, je les ai laissés de côté, sans rien faire avec. Je ne sais même pas tricoter ! Puis, je me suis décidée à remettre la laine sur le mouton”, plaisante la créatrice.

Virginie Lakatos pose devant ses différentes créations.
Virginie Lakatos pose devant ses différentes créations.
Photo fournie par Virginie Lakatos

Depuis 2017, l’artisane propose des moutons en bois décorés de laine. “Je fais plein de petites choses de décoration, toutes plus originales les unes que les autres”, décrit la Lotoise. Elle se procure le bois à Sousceyrac, à six kilomètres de chez elle, la laine caussenarde à Figeac et d’autres “plus douces” dans d’autres régions de France. “J’essaie de tout faire en circuit court, de privilégier les petits producteurs et les savoir-faire. Et c’est ce qui fait que toutes mes créations sont uniques”. Chaque petit mouton a son carnet de naissance, et un design propre. Pour une création, il lui faut environ sept heures de travail.

“Il y a des périodes où je ne vends rien et d’autres où ça fonctionne très bien”

Tout commence à Arcambal. “C’était vraiment un hasard. J’avais fait un petit marché avec quelques créations comme ça, et on m’a approchée pour rejoindre une boutique collective donc pour cela, il fallait avoir une entreprise. Je me suis lancée et j’ai commencé par faire des salons ou des marchés”, raconte Virginie. Au départ, elle garde son travail au Grand Cahors, et continue son activité sur son temps libre. “C’est parfois compliqué de vendre ce type de création car les gens ne se rendent pas compte de la taille. Mais ça commençait vraiment à me plaire de créer”. Alors elle décide de se mettre en dispo pendant trois ans. “J’en ai profité pour parfaire mon réseau, travailler avec la chambre des métiers d’artisanat, d’exposer dans plusieurs boutiques et surtout de me faire connaître”. Aujourd’hui, Virginie a repris une activité à la mairie de Sousceyrac.

Les moutons colorés gambadent dans l’herbe.
Les moutons colorés gambadent dans l’herbe.
Photo fournie par Virginie Lakatos

“Dans l’artisanat, il y a des hauts et des bas. J’ai repris une activité pour le côté confortable. J’arrive à bien concilier les deux”, sourit-elle. Un petit mouton est vendu à 80 euros. “Les gens peuvent croire que c’est cher, mais la laine l’est encore plus. Ça ne rembourse pas forcément le temps qu’on y passe. Si je mettais le vrai prix… C’est le propre des créateurs”, souligne Virginie Lakatos. Elle complète : “C’est difficile de vivre que de ça. Pendant trois ans, c’était mon seul revenu. Il fallait que j’arrive à me débrouiller.”

D’autant que cette activité reste très aléatoire. “Il y a des périodes où je ne vends rien et d’autres, où je ne sais pas pourquoi, ça fonctionne très bien. Depuis une quinzaine de jours, avec Noël, je suis à l’atelier jusqu’à minuit. Je fais de très beaux marchés. Et là, tout ce qui est sur le site est épuisé”, se réjouit l’artiste lotoise. Ce qui lui permet de tenir : une clientèle fidèle. “Il y a des gens qui s’en offrent chaque année. Certains collectionnent les moutons. Je les fais avec différentes couleurs : pastel, violet, rose pétard… Et ils viennent regarder les nouveautés et me disent “Cette année, on prend telle couleur”. C’est marrant”. Comme quoi, dans le Lot, Virginie n’est pas la seule fada des moutons.

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