À Toulouse, la maison Barrelle transforme la bûche de Noël en chef-d’œuvre architectural. Avec leur réplique glacée du Capitole, Barbara Chapotier et Alexandre Albanese signent une création où patrimoine, design et gourmandise s’unissent dans un hommage aussi poétique que technique.
Chez Barrelle, la glace devient architecture. Pour les fêtes de fin d’année, le couple de créateurs Barbara Chapotier et Alexandre Albanese a imaginé une bûche glacée hors du commun : une réplique miniature et givrée du Capitole. Un hommage au cœur de Toulouse, mais aussi une vitrine du savoir-faire artisanal de leur jeune maison.
L’idée s’est imposée naturellement. “On voulait créer une bûche signature, représentative de notre ancrage toulousain, explique Barbara. Le Capitole s’y prêtait parfaitement, par sa forme allongée et son symbole fort”, annonce-t-elle. Derrière la simplicité apparente de cette bûche se cache près d’un an de travail. Dès le mois de janvier, dans son laboratoire du boulevard de Suisse à Toulouse, le couple s’est lancé dans un long processus de recherche et développement, entre conception visuelle et tests techniques.
Noisettes du Lot-et-Garonne, miel du Comminges, duo de vanille d’exception
Car réaliser une architecture glacée n’a rien d’évident. Le moule a d’abord été imprimé en 3D avant d’être reproduit en silicone, pour conserver chaque détail de la façade, de la croix occitane, du médaillon Barrelle. “La glace ne réagit pas comme une pâte à gâteau, précise Alexandre. Le froid détend la matière, il fallait donc adapter la structure et trouver la bonne solidité.” Chaque bûche demande plusieurs heures de travail et de montage inversé : glace vanille et miel, insert noisette du Lot-et-Garonne, biscuit sablé et croustillant praliné. Le tout est ensuite recouvert d’une fine pulvérisation de chocolat et de beurre de cacao, créant cet effet velours rappelant un biscuit givré. Une illusion parfaite, complétée d’un voile de sucre glace pour la “neige”, sur le dessus.
Le soin du détail s’étend jusqu’à l’emballage. La boîte, dessinée par la jeune illustratrice toulousaine Julie Autha, représente le Capitole dans un esprit festif et élégant. “On voulait que l’expérience aille au-delà du goût, confie Barbara. La boîte, le design, les conseils de dégustation… tout participe à l’histoire du produit.”

Seulement 250 exemplaires
Produite à seulement 250 exemplaires, cette création haut de gamme se positionne comme une véritable pièce de collection. Proposée à 80 €, soit environ 8 € la part, la bûche du Capitole n’est pas encore rentable : moule, illustration, packaging… l’investissement est important. “Cette première édition, c’est avant tout un coup de projecteur sur notre savoir-faire, reconnaît Alexandre. L’idée, c’est que les gens découvrent notre univers et nos autres créations plus accessibles.”
Derrière le pari artistique et technique, il y a aussi une volonté de transmission. Les deux artisans insistent sur l’importance de la conservation et de la dégustation : sortir la bûche du congélateur au bon moment, respecter la température idéale… “Quand on vend un produit à ce prix, on n’a pas le droit à l’erreur, souligne Barbara.”
Entre hommage patrimonial, précision technique et gourmandise, la bûche glacée du Capitole s’impose comme une œuvre éphémère, à mi-chemin entre sculpture et dessert. “C’est notre danseuse, on veut qu’elle attire l’attention, mais surtout qu’elle fasse entrer les gens chez Barrelle”, conclut Alexandre.

