À Revel (Haute-Garonne), une boutique de lingerie reprend vie et comble un vide important pour la clientèle. Le magasin se veut inclusif et propose déjà des événements autour du corps de la femme, sans complexe et sans tabou.
Devant la vitrine du 9, rue de Dreuilhe, à Revel, les passantes s’arrêtent, observent, commentent. Beaucoup, finalement, poussent la porte d’À la Tentation, où Audren G. accueille chaque cliente avec un sourire franc. Deux ans après la fermeture de cette adresse bien connue, le local “a retrouvé de la vie et du sens”, confie-t-elle.
À Roumens, elle propose, sur rendez-vous, un espace dédié au bien-être, à la reconnexion à son corps, ses émotions, qu’elle a étendu ici. Mais c’est bien sur le textile et la lingerie féminine qu’elle axe la priorité.
Depuis un an et demi, c’est déjà ce qu’elle et son mari Nicolas proposent sur le marché de Revel. “Ce sont les clientes qui me demandaient de reprendre la boutique”, explique Audren. Toutes lui confiaient un manque dans le secteur pour trouver des sous-vêtements.
Elle reprend alors le local et décide d’y intégrer également du textile homme. “Ce sont souvent les femmes qui achètent pour eux”, sourit-elle. “On fait de la ville, du rural, des pyjamas, des sous-vêtements…”, énumère-t-elle. Car pour les hommes aussi, le choix est devenu restreint en ville.
Un défilé sans complexe
Sous-vêtements, lingerie, pyjamas, pièces du quotidien… L’offre est large et répond à une demande réelle, tant chez les femmes que chez les hommes. Depuis l’ouverture, la boutique ne désemplit pas. Certaines clientes viennent même de Castelnaudary, de Toulouse ou de Labège, faute de trouver ailleurs des modèles adaptés. Car ici, la lingerie se veut inclusive. “On accueille toutes les femmes : celles qui sont costaudes, celles qui ont de petits bonnets, celles qui ont été opérées… Celles qu’on oublie ailleurs”, insiste Audren. Les hommes aussi y trouvent de grandes tailles devenues rares.
La bienveillance est devenue la marque de fabrique de la boutique. Comme en témoigne cet appel lancé sur Facebook, pour proposer un défilé de lingerie. Jeudi dernier, six femmes sont venues pour des raisons différentes. L’une a l’habitude de poser pour des shootings et a aimé le défi. D’autres sont venues pour soutenir une initiative locale, ou parce qu’elles ont adhéré au message.
Aucune n’avait défilé avant, mais toutes se sont éclatées devant un petit public. Elles ont pu échanger sur leurs complexes, en toute décontraction. Et surtout, en comprenant que si l’une enviait la forte poitrine de l’autre, l’inverse était souvent tout aussi vrai. “On a toutes nos complexes”, résume l’une. “C’est bien de pouvoir montrer qu’on est toutes différentes. On n’a pas besoin d’être Claudia Schiffer pour défiler !”, abonde l’autre.
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Face à l’enthousiasme, une seconde édition est déjà réclamée. Audren envisage un défilé par saison. Dès à présent, elle proposera chaque premier jeudi du mois une conférence autour du bien-être féminin : couple, sexualité, ménopause… À la Tentation, pas de tabou.