October 25, 2025

"Ça a affirmé notre identité" : construit en bois, le siège de Nataïs récompensé pour son système "innovant et vertueux"

l’essentiel
Achevé il y a deux ans, le siège de Nataïs a été récemment récompensé par un prix régional de la construction bois. Une fierté pour l’entreprise gersoise, qui a souhaité faire de ce bâtiment un modèle de durabilité.

“Historiquement, tous les salariés étaient dans des bureaux accolés à l’usine. On commençait à manquer de place, tout simplement, et on avait peu d’espace de convivialité.” Directrice du développement et de la communication de l’entreprise Nataïs, fondée il y a 31 ans par son père Michael, Célia Ehmann retrace la genèse du nouveau bâtiment en bois qui tranche avec le site industriel du leader européen du pop-corn, implanté à Bézéril.

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Lancé en 2021 et réalisé en deux ans par une quinzaine d’entreprises locales, basées dans le Gers et en Haute-Garonne, le projet visait selon Lucas Rambeau, architecte de l’atelier Airoldi à Auch, à “offrir des bureaux et un cadre de travail exceptionnel” aux quelque 150 salariés de l’entreprise.

Célia et Jonah Ehmann aux côtés de l’architecte Lucas Rambeau (à droite).
Célia et Jonah Ehmann aux côtés de l’architecte Lucas Rambeau (à droite).
DDM – VCL

Orienté plein sud, avec une vue imprenable sur la chaîne des Pyrénées, le lieu semble aujourd’hui répondre à ces attentes. “On est très satisfaits. En tant qu’entreprise, ça a affirmé notre identité”, se réjouit Célia Ehmann.

Le défi était d’envergure : répondre à la fois aux exigences de Nataïs en matière environnementale mais aussi sociétale. Construit en bois, le siège de l’entreprise fait ainsi la part belle aux matériaux biosourcés et géosourcés, avec de l’enduit terre et une isolation… en paille. Un choix proposé par Michael Ehmann, qui a eu recours à cette technique au sein de sa propre maison. Signe de l’ancrage local du projet, la paille a été fournie par une exploitation basée à Samatan, à 7 km seulement de Bézéril.

Jonah et Célia Ehmann dans leurs nouveaux locaux.
Jonah et Célia Ehmann dans leurs nouveaux locaux.
DDM – VCL

À l’intérieur, pas de climatisation : les panneaux rayonnants participent au chauffage l’hiver et des brasseurs d’air permettent de refroidir le bâtiment l’été, en faisant gagner de “3 à 5 degrés de fraîcheur ressentie”, selon Lucas Rambeau. En levant la tête, on peut voir tous les réseaux apparents. Une manière assumée de valoriser le travail des artisans. “Il y a une volonté de voir le bois, que tout ne se cache pas dans de faux plafonds en placo peint”, détaille Lucas Rambeau.

“Pas de hiérarchie”

Au rez-de-chaussée, répartis de part et d’autre d’un large couloir, les bureaux en enfilade sont spacieux, sans qu’aucun ne soit beaucoup plus grand qu’un autre. Un autre choix assumé par l’entreprise, qui ne voulait “pas de hiérarchie” mais une grande flexibilité dans l’attribution des espaces. À l’étage, la salle de pause offre deux vues imprenables : l’une sur les Pyrénées, l’autre sur l’usine. Un lieu de vie conçu pour que “tout le monde se croise”. “C’est le seul endroit où on a du café, donc forcément ça rassemble”, sourit Célia Ehmann.

À l’extérieur, la structure fait la part belle au bois brut, non traité. “C’est un bon bois, du douglas, naturellement résistant aux intempéries. Le choix a été fait de le laisser libre et d’accepter le vieillissement”, souligne l’architecte Lucas Rambeau. La toiture permet de récupérer l’eau de pluie pour alimenter les sanitaires.

L’espace de restauration offre une vue imprenable sur la campagne gersoise et la chaîne des Pyrénées.
L’espace de restauration offre une vue imprenable sur la campagne gersoise et la chaîne des Pyrénées.
DDM – VCL

Relié à l’usine via une coursive réalisée par l’équipe travaux neufs de l’entreprise, qui s’est pleinement approprié ce chantier, le bâtiment sera bientôt dissimulé derrière une haie entièrement végétalisée. Une manière de conclure en beauté ce chantier vertueux. “Il y avait une volonté forte au niveau de la direction d’impulser le changement, que ce soit côté agricole mais aussi dans la partie entreprise. C’est un outil pour montrer à nos clients que ce ne sont pas des choses superficielles. On veut amener la durabilité à tous les niveaux”, affirme Jonah Ehmann, directeur des opérations agronomiques chez Nataïs.

Le pari est réussi, comme en témoigne le prix régional de la construction bois 2025 (coup de cœur du jury) obtenu lors de la cérémonie organisée par Fibois Occitanie, l’interprofession de la filière forêt-bois. Cette distincion, qui récompense un système “innovant et vertueux”, est apprécié à sa juste valeur par Jonah Ehmann. “C’est un projet qui a concrétisé beaucoup de choses dans lesquelles on croit”, conclut-il.

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