October 24, 2025

Stade Toulousain-Toulon : "Je ne dis pas que c’est un bas mais…" Alexandre Roumat se confie avec franchise sur son début de saison en demi-teinte

l’essentiel
Le troisième ligne international des “rouge et noir” joue moins qu’à l’accoutumée en ce début de saison. Alors qu’il ne fait pas partie de la liste des 42 Bleus pour les tests de novembre, il évoque ce moment un peu plus compliqué de sa carrière avec sincérité et son envie de rebondir, dès ce dimanche 26 octobre face à Toulon, au Stadium à l’occasion de la 8e journée de Top 14 (21h05).

On sait l’importance de votre rôle de capitaine de touche et votre présence face à Toulon sera précieuse. Comment jugez-vous vos difficultés dans ce secteur ?

Je ne crois pas que je sois la seule solution à ça. La difficulté de la touche, c’est de réussir à accorder entre 7 et 8 personnes ensemble. Donc forcément, c’est un secteur qui nécessite beaucoup de précision, beaucoup de rigueur, et force est de constater depuis quelques matchs, que quelques petits grains de sable se mettent dans la machine et nous font perdre certains ballons. On travaille forcément chaque semaine pour essayer de corriger ça. Et ça vient aussi avec tout le travail, toute la confiance qu’on va essayer d’aller chercher sur la hauteur, sur la qualité des lifts, sur la pertinence des annonces. Il y a aussi la part de l’annonceur, et je m’inclus dedans, qui compte. Il y a beaucoup de paramètres qui sont à prendre en compte pour avoir une très très bonne touche. Et on est bien évidemment conscients qu’on n’est pas à la hauteur de la touche qu’on a pu avoir ces dernières saisons. On était, je pense, dans les meilleures touches du championnat, du moins sur la partie offensive. On va essayer de continuer à travailler parce qu’on sait que Toulon est l’une des meilleures touches défensives du championnat avec de très très bons sauteurs. Donc on sait qu’on aura un rendez-vous à ce niveau-là.

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Comment vivez-vous votre début de saison ? On a l’impression qu’il y a plus de turnover au poste de N.8 et vous avez connu moins de titularisations qu’à votre habitude…

C’est un début de saison un peu plus compliqué sur mon rugby, sur mes sensations. Mais je reste confiant. Je sais que la vie d’un sportif est faite de haut, de bas. Je ne dis pas que c’est un bas, mais forcément que les mecs à mon poste sont très bons. Il y a une rotation, j’essaye d’améliorer les erreurs que j’ai faites, qui ont pu coûter sur les premiers matchs de saison. Et là, ce week-end, j’ai une chance de rentrer dans le groupe donc j’espère refaire des bonnes performances. Ça me redonnera de l’allant pour essayer de continuer à avoir une dynamique et m’imposer encore plus et retrouver un peu cette stabilité en troisième ligne.

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Vous avez beaucoup joué depuis votre arrivée à Toulouse. À quoi l’attribuez-vous et on imagine que vous n’êtes pas surpris de ne pas figurer dans la liste des 42 Bleus pour les tests de novembre ?

Je ne suis pas surpris, non. En étant totalement honnête, au vu de mon début de saison, déjà sur le plan de mon rugby, il faut faire des grosses performances en club pour être en équipe de France. Je pense que les mecs qui y sont à mon poste ont fait des grosses performances, donc à partir de là, l’équation est très simple. Et comme vous l’avez très bien dit, j’ai été moins exposé en tant que titulaire. Et je pense que l’un des critères, même s’il n’y a pas que ça, pour être sélectionné d’équipe de France, c’est d’être assez souvent titulaire dans son club. Or, je ne l’ai pas été. Donc à partir du moment où tu pars sur ces deux notions, je pense que ça justifie ma non-sélection. Après, comme je l’ai toujours dit, ça passera par des bonnes performances en club et le fait de continuer à travailler. Je sais que si je continue comme ça, j’aurai, je l’espère, encore une fois une chance d’y repartir. Forcément, j’aurais aimé y être. Mais ça me motive encore plus sur mes semaines d’entraînement pour travailler encore plus et essayer de déjà m’imposer en club, retrouver une place plus souvent au poste de N.8 et si possible espérer mieux.

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La semaine a été marquée par l’annonce du départ prochain de Pita Ahki. Qu’est-ce que ça fait quand on est un ses coéquipiers ?

Ce qui est paradoxal, c’est que nous, à l’intérieur du groupe, ça fait quelque temps qu’on le sait un peu. On va dire qu’on a peut-être eu un peu le temps de digérer ça. Son départ, ce n’est pas encore demain. On a le temps de profiter de lui, de jouer avec lui, d’avoir la chance de côtoyer un mec comme ça. Mais c’est sûr que Pita n’est pas forcément quelqu’un de très expressif par la parole, mais c’est quelqu’un qui a donné énormément au club. Moi, pour l’avoir côtoyé au quotidien, puisqu’on est à côté dans le vestiaire du centre d’entraînement, c’est quelqu’un que j’apprécie énormément. Pour moi, c’est un monstre du Stade Toulousain et je pense que ça fait partie des trois, quatre meilleurs centres qu’on ait pu voir dans ce club. Donc forcément, on est tous attristés qu’il parte, mais je crois que c’est quelqu’un qui va retrouver son pays, sa famille, ses proches. Et le plus beau des cadeaux qu’on peut lui faire, ce serait de gagner un maximum de matchs possibles. Et notamment ce dernier match à domicile, contre le Racing, pour lui faire la plus belle des sorties. Donc je suis forcément très déçu, mais aussi reconnaissant et fier d’avoir pu et de pouvoir jouer avec un mec de ce standing-là.

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Toujours au rayon des centres et de la Nouvelle-Zélande, vous allez peut-être affronter Ma’a Nonu. Qu’est-ce que cela représente ?

 

On voit les matchs les week-ends et on se dit : “Putain, c’est quand même assez incroyable de pouvoir jouer encore à cet âge-là, à ce niveau-là.” C’est un monstre du rugby, c’est une légende. Et je pense que ça fait partie des joueurs qui, étant jeune, ont été affichés dans ma chambre sur des posters. C’est vrai que j’avais une grande fascination pour cette génération incroyable de 2015 championne du monde. Et Ma’a Nonu en fait partie donc forcément, ça sera encore une fois de plus un honneur de jouer contre un grand joueur. Et je crois que dans ce championnat, on a la chance d’avoir tous les week-ends des grands joueurs, des monstres de ce sport qu’on a la chance d’affronter.

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Quel regard portez-vous sur le début de saison des Toulonnais ?

C’est un peu dans la lignée de ce qu’ils font depuis maintenant certaines années où ils font partie des gros de ce championnat. C’est une équipe qui a toujours été basée sur un rugby rude devant avec des avants qui portent le ballon, qui sont assez qui sont assez dominants. Ils ont des joueurs qui ont des qualités exceptionnelles donc forcément, chaque fois qu’on les joue, c’est un gros rendez-vous. L’année dernière, on a vu une issue plutôt favorable sur les trois matchs qu’on avait joués. Et on sait très bien que c’est une équipe qui, petit à petit, se rapproche. Chaque année, elle est prétendante au titre. Chaque année, elle joue des phases finales, elle engrange de l’expérience donc on sait que ce sera un gros morceau ce week-end.

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On a l’impression qu’il y a un Top 14 à deux vitesses, où les matchs à l’extérieur sont moins ciblés. Faut-il s’en inquiéter avec le choc de dimanche soir ?

S’inquiéter, c’est à vous d’en juger. Nous, déjà un, on ne connaît pas la compo. Et la deuxième chose, c’est qu’il y a des rotations. Nous, quand on va à l’extérieur, il y a des rotations, quand les équipes vont à l’extérieur il y a des rotations. Ce n’est pas de notre ressort en tant que joueurs, ce sont les coachs qui décident. Nous, on a bien figuré à domicile. On n’est pas encore assez performants à l’extérieur. Donc nous, on veut juste gagner un match à domicile, qui plus est au Stadium. Cela a toujours eu une symbolique assez particulière d’y jouer, et en plus de ça contre un concurrent direct. Forcément, Toulon, c’est une équipe qu’on a croisée trois fois la saison dernière, qu’on aurait pu croiser aussi en phases finales de Top 14. Donc ce sont toujours des gros matchs et on veut juste gagner à domicile pour nos supporters et pour essayer aussi de s’installer de manière plus récurrente en haut du championnat.

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Ce n’est quand même pas anodin de mettre 60 points à des équipes comme Toulon l’an dernier au Stadium ou face à l’UBB et Castres cette saison…

Honnêtement, je ne sais pas. Si on prend en détail les matchs, l’année dernière à Toulon, ils avaient pris un carton rouge. On sait très bien à ce niveau-là que l’absence d’un mec sur une grande partie du match impacte forcément. Nous, ce jour-là, offensivement, on se trouvait, et malheureusement, Toulon n’avait pas réussi à arrêter nos attaques, et le score avait été fleuve. Je ne sais pas quoi vous dire. Nous, on essaie juste de jouer au rugby, de produire. Et je crois que là où on se retrouve, c’est quand on marque des essais. Donc c’est peut-être ça aussi qui fait que quand une équipe prend le pas sur une autre et qu’elle a, on va dire, cette dynamique et qu’elle continue à jouer, c’est là où elle arrive à s’exprimer, à marquer des essais. Après, sur les constats ou les interprétations, je vous laisse en juger.

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