Porté par son Brésilien de 21 ans, auteur de son premier doublé en carrière et de ses premiers buts en violet, le TFC a renversé Lyon, où il n’avait plus gagné depuis 1966, ce dimanche en Ligue 1. Mais qui est vraiment Emersonn ?
Il fallait forcément quelque chose d’extraordinaire pour mettre fin à 59 ans de disette à Lyon, une série qui, mine de rien, pesait dans les têtes toulousaines. Et sur la pelouse du Groupama Stadium hier, extraordinaire s’est écrit avec deux “N”, comme Emersonn, l’attaquant brésilien qui est sorti de sa boîte (et du banc des remplaçants), pour renverser l’Olympique Lyonnais et un match franchement mal embarqué. Ce n’est pas pour rien que les Gones étaient deuxièmes au coup d’envoi de cette 7e journée de Ligue 1, et étaient la meilleure défense du championnat avec seulement trois buts encaissés, tous dans le même match, à Rennes.
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Collectivement, l’équipe de Paulo Fonseca est extrêmement bien huilée et cela s’est vu, au cours d’une première période dominée de la tête et des épaules où Toulouse n’aura existé que sur des coups de pied arrêtés et des touches longues, arme fréquemment utilisée ces dernières semaines. Mais en parlant de tête, Emersonn (1,86m) en a une qui pointe souvent au-dessus de celles des autres, et dont il sait bien se servir. “Vous l’aurez remarqué, son point fort, c’est le jeu de tête”, glissait Carles Martinez Novell à la fin d’un match que son jeune attaquant a renversé grâce à deux buts, dont un, le dernier, inscrit de la tête suite à un corner, au bout du bout du temps additionnel.
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Le destin est magnifique pour l’avant-centre de 21 ans, débarqué à Toulouse en toute fin de mercato contre un peu plus de trois millions d’euros, seulement huit mois après son arrivée en Turquie (Göztepe) en provenance de son Brésil natal. C’est le meilleur moment de ma vie de joueur. Je ne peux même pas expliquer ce que j’ai ressenti quand j’ai marqué, c’était deux moments extraordinaires. J’espère continuer comme ça, avec cette mentalité”, posait-il dans les couloirs du Groupama Stadium, sourire jusqu’aux oreilles, avec une authenticité, une joie et une fraîcheur rarement vue dans les zones d’interview en Ligue 1. Il a fallu traduire du portugais ces propos de l’attaquant de 21 ans qui ne comprend et ne parle pas le français, à peine plus l’anglais et l’espagnol, ce qui n’est pas anodin quand on arrive dans un vestiaire. “Ce n’est pas forcément évident pour s’intégrer, et on sait que la connexion avec les autres est très importante”, rappelle Martinez Novell. Un match comme celui-ci sera très important pour lui, pour sa confiance, mais aussi pour l’équipe, pour comprendre que chaque joueur est très important”, assure l’entraîneur toulousain, qui a fait entrer son joueur à la 71e minute, l’un de ses choix payants.
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“Ce n’est pas facile pour les joueurs étrangers d’arriver en France tout en s’intégrant à l’équipe. Je me souviens de comment ça avait été pour moi l’année dernière : ça prend du temps”, appuie Charlie Cresswell. “Mais Emersonn, vous pouvez voir à l’entraînement l’immense talent qu’il possède. Il est grand, rapide, puissant, c’est un animal, et il sait se servir de ses deux pieds. Mais le plus important pour moi, c’est que c’est quelqu’un de très attachant, un homme humble.”
Emersonn, lui, dit avoir été très bien accueilli par ses nouveaux coéquipiers : “Même si je ne parle par leur langue on essaie de se comprendre, ils font en sorte que je me sente à la maison.”
Largement inconnu en Ligue 1 jusqu’à ce dimanche, Emersonn avec deux “N” vient subitement de se faire un nom en faisant mordre la poussière au dauphin du PSG, dans un championnat qu’il juge plus difficile qu’en Turquie, où il n’avait disputé que vingt matchs (cinq titularisations) : “Il y a plus de duels, et les joueurs sont très techniques : les contrôles, les passes, tout est parfait. C’est très tactique aussi.”
Décrit comme un gros bosseur, le joueur formé à l’Athletico Paranaense, découvre encore ce championnat, où il avait été titularisé pour la première fois le week-end dernier face à Nantes avant de sortir à la mi-temps, exténué. Le voilà désormais un peu plus lancé, et celui qui cite Cristiano Ronaldo et Mbappé en références ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Son objectif ? Disons 10 buts. On verra si je peux aller jusque-là.” On se rappellera en tout cas longtemps des deux premiers.