September 16, 2025

"Il ne s’agit pas d’un gaspillage d’argent public" : le directeur de la Base du Temple veut faire taire les critiques sur la gestion du site

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Le directeur général de la Base du Temple-sur-Lot, Bruno Blucheau, revient sur les rumeurs propagées à la suite du dernier conseil d’administration qui a opté pour une augmentation du capital de la SEM de la Base. Il annonce par ailleurs qu’il remettra son mandat lors du prochain conseil.

Le patron de la Base du Temple veut remettre l’église au milieu du village. Après plusieurs jours de flottement, le conseil d’administration de la société d’économie mixte chapeautant le site des bords du Lot, réuni mercredi 10 septembre, a acté le principe d’une augmentation de capital pour faire face aux difficultés et ainsi se tourner vers l’avenir. Une situation qui a donné du fil à retordre, entre autres, aux élus de la communauté des communes de Lot et Tolzac, actionnaire majoritaire. Pour autant, le directeur Bruno Blucheau réfute toute pluie d’argent public, en rappelant notamment “le montage initial du projet”.

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Pour rappel, cette société d’économie mixte, qui porte le projet “Base 2k24”, associe actionnaires publics et privés. Depuis 2001, la valeur des actions est passée de 76 € à 400 €. “Il ne s’agit pas de subventions mais bien d’investissements patrimoniaux, susceptibles d’évoluer”, détaille Bruno Blucheau. En 2020, la communauté de communes Lot et Tolzac a acquis pour 700 000 € d’actions. Or, le projet global représente 12 millions d’euros d’investissement, qui deviendront propriété publique à l’issue du contrat de concession. “Où est le gaspillage, quand 700 000 € permettent de constituer un patrimoine collectif de 12 millions ? Il ne s’agit pas d’un gaspillage d’argent public” insiste l’homme fort de la Base depuis 2017.

Un déficit connu dès le départ et un retour à l’équilibre en 2030

Certes, outre les actions, la Base du Temple a bénéficié de subventions publiques : 680 000 € de l’État et 2,75 millions de la Région Nouvelle-Aquitaine dans le cadre des travaux d’ampleur engagés dans l’optique des Jeux de Paris 2024. “Ces financements auraient de toute façon été attribués ailleurs dans la région. Nous avons su les mobiliser pour notre territoire”, souligne le directeur Blucheau.

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Ce qui a chagriné les élus de la communauté de communes, c’est le déficit affiché depuis le transfert de la délégation de service public. Bruno Blucheau se défend de toute duperie. “Dès le lancement de l’opération, le budget prévisionnel d’exploitation indiquait un déficit cumulé d’environ 1 million d’euros à date. Il représente 1,49 million d’euros sur la période 2020-2030. Ce point était parfaitement connu de tous et partagé. Le retour à l’équilibre, amortissements compris, était prévu pour 2030” tempère le directeur général. Il met en évidence des difficultés ont été aggravées par deux facteurs : la crise sanitaire du Covid-19 et la flambée des coûts de l’énergie et des charges salariales.

“Risquer de détruire un outil de développement essentiel pour le territoire”

Un réajustement tarifaire a été opéré pour corriger la trajectoire. “Parler aujourd’hui d’un déficit abyssal est trompeur. Les actionnaires ont soutenu le projet par de nouveaux achats d’actions, ce qui relève de la logique normale d’investissement, pas d’un renflouement”, argumente-t-il.

L’autre conséquence de cette agitation, c’est que ces polémiques “nuisent à son image” auprès des clients et des salariés. “Réduire ce projet à une lecture partielle et négative des chiffres, c’est risquer de détruire un outil de développement essentiel pour le territoire”, assure Bruno Blucheau. Il regrette aussi que certaines informations, notamment dans nos colonnes, soient parues avant la réunion. “Cette situation trouble la confiance. Je remettrai mon mandat de directeur général lors de notre prochain conseil d’administration” poursuit-il. Les élus, eux, n’ont aucunement l’intention de se séparer de celui qui a su faire jouer son carnet d’adresses pour remplir la Base. Mais il faudra accorder les violons pour développer de nouveaux marchés, à vocation plus touristique que purement sportive.

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