Blanca Manchon, figure emblématique de la planche à voile, a défié les préjugés liés à la maternité dans le sport. Malgré des obstacles, elle a prouvé que la grossesse ne freine pas la performance.
16 années séparent ces deux participations aux Jeux olympiques. La première, à Athènes, en 2004. La seconde, à Tokyo, en 2020. Jamais Blanca Manchon ne sera parvenue à décrocher une médaille olympique pour l’Espagne, mais la native de Séville compte toutefois un beau palmarès en planche à voile : deux titres de championne du monde et un sacre européen. Comme elle l’a expliqué dans une table ronde, la véliplanchiste a surmonté beaucoup d’épreuves.
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La grossesse en fait partie. “Dans ma carrière, tout allait bien jusqu’à ce que je décide, à 29 ans, de tomber enceinte. Cette même année avaient lieu les Jeux de Rio (2016, NDLR), je pensais avoir quatre ans devant moi jusqu’aux suivants” a-t-elle raconté à l’occasion d’une réunion avec comme thème : “La grossesse, un droit qualifié de maladie transitoire”. Vient alors le moment des renouvellements de contrats avec ses sponsors. “Mais au moment d’accoucher, je discutais avec mon mari : ils ne décrochaient plus le téléphone” confie-t-elle dans des propos rapportés par Marca.
ud83dudd35 Blanca Manchón, Deportista olímpica española, comparte su experiencia de embarazo durante su carrera deportiva:
“Me replanteé el hecho de no seguir compitiendo” pic.twitter.com/zNGvHQmAhQ
— AFE (@afefutbol) September 11, 2025
La Fédération lui demande alors une date de retour, ce qui la surprend beaucoup. “Le pire, c’est Nike… J’étais avec eux depuis six ans, je faisais des campagnes, des pubs, et d’un coup, au moment de renouveler, plus de réponse. […] Ils ont arrêté de m’envoyer les vêtements… une coupure radicale. Je regarde mon contrat, au début tu es jeune, je lis les petites lignes… clause anti-grossesse” déroule l’Espagnole, bien décidée à “aller aux Jeux en tant que mère, pour montrer que c’était possible”.
“On est allé jusqu’à me dire : ‘Ne va pas à ce championnat, tu es encore trop grosse’. Mais je répondais qu’il fallait bien commencer quelque part. Et ensuite, ils ont dû ravaler leurs mots car j’ai eu de bons résultats, c’est moi qui me suis qualifiée et ils m’ont emmenée. Mais ça m’a révoltée de voir que ceux qui m’avaient niée se sont mis sur la photo quand j’ai gagné. C’est dur” a conclu la mère de trois enfants (dont des jumeaux), évoquant sa médaille d’or aux Jeux méditerranéens de 2018 à Tarragone.